
"On ne peut plus rien dire", mais on peut toujours s'excuser.
Laurent Baffie a fait son mea culpa sur le plateau de Quelle époque ! Face une Léa Salamé étonnée, le célèbre sniper matriciel de toute une génération de vanneurs pour talk show a présenté ses excuses à toutes les invitées qu'il avait pu blesser lors des émissions animées en compagnie de Thierry Ardisson.
L'âge d'or de Tout le monde en parle, un torrent de sexisme ? C'est en tout cas ce que suggère l'humoriste, qui trouve aujourd'hui un nouveau public sur YouTube et TikTok : "J'ai plein, plein, plein de regrets, il y a de choses qui me font honte...", introduit-il avec force introspection devant les caméras de France 2, chaîne qu'il ne connaît que trop bien.

Avant de poursuivre...
C'est l'heure de la remise en question pour l'impertinent Laurent Baffie.
Qui admet n'avoir pas brillé par sa subtilité rhétorique : "Je repense à certaines blagues envers des chanteuses, ce qu’on appelait des proies faibles... Quand je dis ça, Thierry [Ardisson] déteste parce qu’il dit qu’il ne faut jamais s’excuser, moi je pense qu’il faut s’excuser quand on fait des erreurs. C'était le reflet d’une époque où on était plus sexistes, machistes et cons"

"On n’était pas très fins parfois"
Il est vrai que se replonger dans les archives du PAF ne fait pas vraiment honneur à la pensée de Simone de Beauvoir. Entre quelques attaques sur le poids et la poitrine de Lara Fabian ("tes seins ont pas bougé, non ?"), ceux de Mélanie Doutey, ou cette "répartie" tristement connue à l'encontre de Christine Angot ("Christine, je suis en train de parler. Tu m’écoutes ou je te claque !") on a déjà connu medley plus bienveillant.

Serait-on donc face à un nouveau Laurent Baffie ?
Allez savoir : récemment encore, en "der des der" de Libé, l'humoriste décochait : "On ne peut plus rien dire". Une ritournelle bien connue des vieux de la vieille et pas toujours dépourvue de réflexions délicatement réacs.
Avant de détailler : "Ça a commencé par les annonceurs qui sont devenus les patrons déguisés des chaînes télé, ensuite les réseaux sociaux. On croit qu’il y a une liberté totale sur Internet, mais il faut faire vachement gaffe". Et de nuancer : "Il y a vingt ans, on disait la même chose des vannes de Carlos aux Grosses Têtes"
"Dans vingt ans, ce sera encore autrement. C’est comme ça, la société évolue en permanence, évolue ou régresse, chacun choisira".