Nous sommes en 2005. Un homme va voir Tom Cruise sur le tapis rouge. Il dit être journaliste. Mais au moment de l'interview avec l'acteur, tout sourire, son microphone - un faux bien entendu - pulvérise de l'eau sur le visage de la superstar. Stupéfaction. Tout cela n'était qu'une farce. On imagine le pire. Et bien... non : l'interprète de Maverick dans Top Gun réagit comme un philosophe. "Pourquoi faites-vous cela ?", "Qu'y a-t-il de si drôle ?", "Vous aimez vraiment faire des choses si méchantes ?". Plutôt diplomate, le Tom.
L'anecdote aurait pu juste se retrouver dans le tiroir des funfacts d'Hollywood, mais TikTok a décidé de la retirer des archives. Et de l'ériger en "méthode". Comme l'énonce la thérapeute @ask_kimberly sur la plateforme préférée des jeunes générations, la "méthode Tom Cruise" désigne désormais une manière psy de réagir à la cruauté d'une personne en lui posant les bonnes questions et en conservant son self control.
Insolite.
La méthode Tom Cruise prétend pouvoir s'employer dans bien des situations : remarque vilaine, manque de politesse, moqueries cruelles, attitude toxique, manipulations diverses. Y réagir, en conservant le flegme de la superstar hollywoodienne, par le simple biais de questions simples et limpides. Interroger permet de reprendre le contrôle de la conversation et d'interrompre l'agressivité de l'interlocuteur ou interlocutrice.
D'accord, mais comment pratiquer correctement la "méthode Tom Cruise" ? C'est simple. Cinq précieuses et déterminantes choses doivent être conservées à l'esprit :
1. Poser les bonnes questions
Les meilleures questions restent celles qu'est venu déployer l'acteur face au farceur, sans jamais perdre son sourire bright : "Pourquoi avez-vous fait ça ?", "Pourquoi trouvez-vous ça si drôle ?", "Quelle serait votre réaction si quelqu'un vous faisait ça ou bien le faisait à un proche ?". Des question assez globales qui valent pour bien des remarques, canulars ou simplement, expressions de méchanceté gratuite.
Des questions qui feront mouche à coup sûr. "Lorsque la personne vous verra agir avec compassion et calmement, cela l'incitera probablement à modérer son comportement, et lui donnera la possibilité de s'engager avec vous dans quelque chose de plus sain", assure la psychiatre Nina Vasan du côté de Pure Wow.
2. Garder son calme
Zen, soyez zen. Conserver un calme olympien est nécessaire dans ce cadre. Déjà, car cela appuie la teneur philosophique de votre attitude, stoïcienne en diable. En outre, un peu comme Socrate, vous vous contentez de poser les bonnes questions sans prendre la mouche ou sombrer dans la colère. Pour cela, vous pouvez toujours commencer par respirer profondément et lentement. Il convient de retenir son souffle avant de prendre la peine de répondre, ne serait-ce que pour se donner du courage avant de sortir tout votre discours.
3. S'intéresser à votre interlocuteur
Cette méthode spécifique implique un intérêt réel nourri envers votre interlocuteur. Car elle puise dans une curiosité certaine à son égard, concernant son attitude, ses réflexions, et le potentiel mal-être qu'il a en lui pour agir ainsi. Calmos cependant, ce n'est pas à vous d'assurer sa thérapie pour autant. Mais ce petit jeu de pure réthorique pourrait déjà lui suggérer le bon chemin à emprunter - celui de l'introspection.
En outre, derrière cette curiosité bienveillante, l'accent est mis sur ce qui manque terriblement à celui ou celle qui vous fait face : la capacité d'empathie. Et ça, c'est très important.
4. Etre nonchalant
Il est important de ne pas être agressif·ve en retour pour ne pas orienter cet échange vers une bête prise de bec, ou simplement reproduire la bêtise de votre interlocuteur·rice. La nonchalance va plus encore désorienter ce dernier et mettre à mal la domination qu'il pense conserver sur vous. Cette supériorité, c'est vous qui l'avez.
Et ce, en décochant nonchalamment de simples questions. "L'une des raisons pour lesquelles une personne toxique cherche à vous insulter est d'atteindre votre estime de soi. Or une question est une force d'interruption. Ça casse le cycle. Surtout là où il y a de l'humour au détriment de quelqu'un d'autre", détaille à ce titre la psychiatre Nina Vasan du côté de Pure Wow.
5. Penser à soi
C'est avant tout de votre propre santé mentale qu'il s'agit. En pratiquant cette méthode, vous prenez un brin de recul sur une situation en comprenant que tout cela ne vaut pas la peine de s'emporter. Vous privilégiez le respect de votre personne et de votre intelligence à un acte de malveillance purement gratuit et stupide. En somme vous vous dites : "je vaux mieux que ça". Ce qui a sûrement dû être la réflexion de Tom en 2005.
Idéal pour un échange vraiment civilisé. "Grâce aux questions, vous pouvez désamorcer le comportement de l'autre personne, en la confrontant directement à ses responsabilités. Lorsqu'elle est dans un état plus détendu, réceptif et rationnel, vous pouvez alors aller au coeur du problème, clarifier ses intentions et ses sentiments, et concevoir un plan d'action pour résoudre le problème", développe la psychologue Carolyn Rubinstein à News Bulletin.
Une mission pas si impossible.