Religieuses disparues : Alfredo Astiz condamné à perpétuité

Société

Publié le 27 octobre 2011 à 11:10

Par La rédaction

Au terme d'un procès de deux ans, Alfredo Astiz a été condamné hier à Buenos Aires à la prison à perpétuité pour son rôle dans la disparition de deux religieuses françaises pendant la dictature argentine (1976-1983).

Plus de trente ans après les faits et au terme de deux années de procès, Alfredo Astiz a enfin été jugé hier à Buenos Aires en Argentine et a écopé d’une peine de prison à vie. « Alfredo Astiz est condamné à la réclusion à perpétuité », a déclaré le président Obligado. Surnommé « l’ange blond de la mort », Alfredo Astiz, 59 ans, était accusé d’avoir commandé l’enlèvement et l’assassinat de plusieurs des fondatrices du mouvement des Mères de Mai et des deux religieuses françaises, Alice Domont et Léonie Duquet, les 8 et 10 décembre 1977. Il avait en effet infiltré ce mouvement, une association fondée en 1977 par des mères dont les enfants ont « disparus », assassinés pendant la dictature militaire argentine. Après s’être fait passé pour un frère de l’un des disparus, Alfredo Astiz les avait désignées en les embrassant, à un commando de l'École de Mécanique de la Marine (Esma) qui les avait enlevées. Il était alors membre du groupe 3.3.2, responsable de multiples enlèvements, de tortures et de disparitions.

Cette condamnation à la prison à vie à donc soulagé les proches des religieuses disparues. « La justice est à la base de la démocratie » a déclaré Geneviève Jeaningros, nièce de Léonie Duquet, avant d’ajouter que « tous ceux qui ont donné leur vie ne l’ont pas fait en vain ». Pour l’avocat des familles des religieuses, Horacio Mendez Carreras, « nous arrivons, après 34 ans, au bout du chemin avec les familles qui ont tenu bon et pourront, après les condamnations, entamer enfin leur deuil ».

Alfredo Astiz a défié le tribunal tout au long de son procès. Il y a quelques jours, il avait notamment lancé « c’est une persécution pour des raisons politiques ». À noter qu’il avait déjà été condamné par contumace à la réclusion à perpétuité en France en 1990 et en Italie en 2007. Hier, lors du procès, l’ancien chef d’Alfredo Astiz, Jorge Acosta « le Tigre » , a lui aussi été condamné à perpétuité pour les mêmes crimes.

Alexandre Roux

(Avec AFP)
Crédit photo : AFP