Shiva vit en Argentine à la naissance de son enfant en 2007. « J’ai commencé à customiser les vêtements de mon bébé avec des petits jouets pour plus de fantaisie, puis mes amies se sont mises à me passer des commandes ». Shiva commence alors à réfléchir à une marque de vêtements pour enfants auxquels seraient intégrés des jeux d’éveil. Elle mûrit son projet et à son retour en France fin 2009, elle se lance à 100% dans la création de sa société. « Monter une entreprise me démangeait depuis longtemps, c’était l’occasion de me lancer », explique-t-elle.
Elle investit ses fonds propres : une mise de départ de 50 000 euros qui lui évite d’emprunter. Et si avec sa formation HEC, Shiva n’a aucune expérience dans le textile, peu importe : elle apprend sur le tas, se mettant au modélisme, dessinant ses pièces et contactant les fournisseurs. « Il m’a fallu adapter mes produits au marché et à une production industrielle et surtout trouver les bons contacts », souligne Shiva. En avril 2010, elle dépose un brevet à l’INPI afin de protéger son idée.
Elle rencontre alors des grands groupes de distribution spécialisés dans la mode enfantine intéressés pour la produire, mais les conditions posées ne convainquent pas Shiva. « Cela exigeait que les prix dépassent les 60 euros par pièce, ce que je refusais. De plus je me sentais dépossédée de mon projet en passant tout de suite à une échelle aussi grande », confie-t-elle.
Finalement l’entrepreneuse préfère mener La P’tite Bête de A à Z. Début 2011, les choses s’accélèrent : après le sourcing des matières et la conception des premiers prototypes, Shiva sélectionne l’atelier de confection en Tunisie qui la fournira. La société La P'tite Bête SAS voit alors le jour, « même si j’avais déposé le nom de la société dès 2007 », sourit Shiva. En parallèle, l’entrepreneuse se penche sur le mode de distribution : ce sera en ligne, via l’e-boutique de la marque. « Cela me permet de réduire les coûts, même s’il est difficile au début de créer du trafic », précise-t-elle. En septembre, le site ouvre avec la première collection. Depuis, des commandes sont passées tous les jours, le trafic est en hausse constante et la créatrice table sur un chiffre d’affaires de 200 000 euros pour la première année. « Je suis très satisfaite, je crois en mon projet, c’est ce qui me fait avancer », se réjouit-elle.
Ses conseils
Être entouré
Se lancer dans un secteur que l’on connaît déjà facilite les démarches
Croire en son projet
Sa bio
1979 : naissance à Paris XXe
2003 : diplômée d'HEC
2008 : invention du « vêtement d'éveil »
2009 : dépôt de la marque à l'INPI
Septembre 2011 : lancement officiel de l'e-boutique
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