Le cinéaste Roman Polanski, 89 ans, sera jugé le 5 mars 2024 pour diffamation envers l'actrice Charlotte Lewis, a annoncé le tribunal correctionnel de Paris ce 29 novembre. L'ancienne comédienne britannique de 54 ans, que l'on a pu notamment voir dans le film Pirates du réalisateur, l'accuse de l'avoir violée au début des années 1980, à son domicile parisien. A l'époque, Charlotte Lewis était âgée de 16 ans. Des accusations que Roman Polanski a niées.
Ce procès fait suite à une plainte déposée par les avocats de Charlotte Lewis, en réaction aux propos du réalisateur dans le magazine Paris Match il y a trois ans de cela.
L'espace d'une interview réalisée en 2019, Roman Polanski déclarait : "La première qualité d'un bon menteur, c'est une excellente mémoire. On mentionne toujours Charlotte Lewis dans la liste de mes accusatrices sans jamais relever ses contradictions".
Des formules qui avaient indigné la principale concernée. Celle-ci accuse également Roman Polanski de lui avoir attribué des mots qui ne seraient pas les siens, et proviendraient d'une interview issue d'un tabloïd britannique, News of the World, publiée en 1999 : "Je savais que Roman avait fait quelque chose de mal aux Etats-Unis, mais je voulais être sa maîtresse. Je le désirais probablement plus que lui ne le voulait".
"Quand j'ai lu que Roman Polanski me traitait de menteuse, j'ai été bouleversée. Je me suis dit que ça suffisait, qu'il était temps de laver mon nom et celui de mon fils. Je n'ai jamais changé un mot de mon récit et je suis prête à aller au tribunal. Ce sera la première fois que Roman Polanski sera jugé depuis qu'il a fui la justice américaine en 1977", détaillait ainsi déjà Charlotte Lewis auprès du Parisien en 2021.
Charlotte Lewis déclare également avoir notamment souffert de troubles du comportement alimentaire et d'un syndrome de stress post-traumatique diagnostiqué. Et sa bataille juridique ne date pas d'hier. Cela fait depuis 2010 que l'ancienne actrice confronte le cinéaste à ses accusations de viol.
Poursuivi depuis 1977 aux Etats-Unis pour le viol de Samantha Gailey (qui n'avait alors que 13 ans), et condamné en 1978, Roman Polanski avait quitté le sol américain pour se réfugier en France. Depuis, pas moins de onze femmes ont témoigné contre le réalisateur, la dernière en date est la Française Valentine Monnier, qui a accusé Polanski en 2019.