Quand on doit affronter une rupture difficile, on se demande toujours si l'autre personne souffre autant que nous. Une réaction bien naturelle, qui s'avère beaucoup plus complexe à analyser que l'on pourrait le penser. L'Université de Binghamton aux États-Unis et le London College se sont penchés sur la question et ont finalement déterminé que ce seraient bien les hommes qui souffriraient le plus durablement d'une séparation. Les conclusions de leur étude ont été publiés dans la revue Evolutionary Behavioral Sciences.
Souvent sous-estimée par les autres, la peine que l'on ressent lorsque l'on doit affronter une rupture peut se révéler véritablement dévastatrice. Pour la psychologue Lisa Letessier, 50% des tentatives de suicides répertoriées seraient d'ailleurs liées à cet unique motif. Et contrairement aux idées reçues, les femmes seraient donc bien plus armées pour affronter ce genre de situation. Grâce à un panel de 5 705 volontaires venus de 96 pays différents,les chercheurs ont pu évaluer la douleur émotionnelle et physique (sur une échelle de 1 à 10) des deux sexes (toutes orientations sexuelles confondues).
Si la douleur morale est passablement la même chez les femmes et les hommes (6,84 contre 6,58), le degré de souffrance physique marque un peu plus l'écart, puisque les femmes l'évalueraient en moyenne à 4,21 contre 3,75 chez les hommes. Des chiffres pas franchement surprenants et pourtant...
Toujours selon cette enquête très sérieuse, les femmes s'en remettraient bien mieux et ce pour plusieurs raisons. D'abord parce qu'elles sont majoritairement à l'origine de la séparation. 47% d'entre elles seraient donc responsables de la rupture, contre 28% pour les hommes, les 25% restant correspondant à une initiative mutuelle.
Alors pourquoi les femmes mettent-elles fin à leur histoire d'amour ? En premier lieu à cause d'un manque cruel de communication au sein de leur couple, mais pas seulement.
Inconsciemment, les femmes auraient tout simplement plus à perdre que les hommes, car elles s'investissent beaucoup plus dans la relation, selon l'anthropologiste Craig Morris de l'université de Binghamton : "Pour faire simple, les femmes sont amenées à s'investir beaucoup plus dans une relation qu'un homme. Une brève rencontre amoureuse peut conduire à neuf mois de grossesse".
Plus attentives au choix de leur partenaire, les femmes tireraient également plus d'expérience d'un échec sentimental que les hommes. Si elles souffrent plus au moment de la séparation, elles en ressortent ensuite plus fortes et retiendraient même "la leçon". De leur côté, les hommes auraient énormément de mal à s'en remettre car ils mettraient tout simplement plus de temps à réaliser ce qu'ils ont perdu : "L'homme ressentira probablement la perte plus profondément et ce pendant une longue période durant laquelle il tentera de remplacer ce qu'il a perdu, et pire encore, il réalisera que sa perte est irremplaçable".