Vous n'avez pas pu échapper au thème tarte à la crème de ces dernières semaines : les cheveux. Entre les fiascos des coiffeuses et coiffeurs en herbe expérimentant la tondeuse à domicile, celles et ceux qui ont décidé de laisser pousser leurs tifs ou de carrément retarder leur rendez-vous au salon de quelques semaines, mais aussi les adeptes de la "cure de sébum", tous les scénarios se sont entremêlés.
Et parmi eux, l'un des plus décomplexants : laisser pousser ses cheveux blancs. Enfin ! Une manière comme une autre de faire fi, sans le moindre tabou, des injonctions traditionnelles à la beauté dont l'on nous rabat les oreilles à longueurs de journées. Sur Twitter, certaines internautes revendiquent le geste. "Ma mère de 73 ans se teint les cheveux depuis plus de 50 ans. Elle commence seulement à envisager d'accepter ses cheveux blancs grâce au confinement. Avec ma soeur, on a arrêté les teintures depuis quelques années !", confesse l'une d'entre elles.
Et même les voix les plus célébrées l'expriment sur la Toile. Comme Salma Hayek, par exemple. L'actrice se plaît désormais à afficher ses cheveux blancs le temps de quelques selfies salvateurs. On applaudit.
"Soyez fier·e·s de vos racines !", a ainsi clamé l'actrice sur Instagram, photographie des cheveux gris en question à l'appui. D'un sourire triomphant, Salma Hayek brandit d'une main ces quelques tifs que d'aucuns fuient comme la peste. Un discours décomplexant à souhait donc. Et à double sens : les "racines" en question sont également un clin d'oeil énamouré aux origines mexicano-américaines de l'actrice, le message étant écrit en anglais, mais également en espagnol.
Comme une manière de dire à ses quelques 14 millions de followers : nos cheveux nous définissent, ils font partie de notre identité et de notre culture. Alors pourquoi au juste les désavouer ? Un discours positif, et pas si surprenant. L'an dernier encore, Salma Hayek l'affirmait sur ses réseaux sociaux : "Je suis fière de mes cheveux blancs". Ce qui n'avait pas manqué de susciter les réactions les plus enthousiastes et autres remerciements abondants de femmes anonymes. Aujourd'hui, l'artiste est de nouveau saluée pour ce militantisme capillaire qui lui est cher. Dans les commentaires, l'actrice française Aure Atika lui fait part de sa reconnaissance.
De quoi prolonger le mouvement célébré par la journaliste française Sophie Fontanel : celui, libérateur, de la "blandeur" - ou comment assumer la blancheur naturelle de ses tifs. "Avec les cheveux blancs, j'ai reçu un cadeau. Après avoir longtemps dissimulé mes frayeurs, aujourd'hui je me sens un peu plus nue", écrivait en ce sens l'autrice dans son livre Une apparition. Ou quand le bien-être et l'émancipation se trouvent "à la racine". Un adage que ne renierait évidemment pas Salma Hayek.