Au cours d'une interview avec Roxane Gay, l'autrice américaine du génial Bad Feminist, réalisée pour le numéro d'octobre du magazine Harper's Bazaar, l'actrice de Ratched et American Horror Story Sarah Paulson s'est livrée sur sa vie, sa passion pour son métier, le fait qu'elle n'a pas peur d'être considérée comme "laide" dans un monde où la beauté normée est adulée, mais aussi l'intérêt débordant que semble susciter le fait que sa compagne, l'actrice Holland Taylor (Mon oncle Charlie, Ally McBeal, The Truman Show), ait 32 ans de plus qu'elle.
Bien que la plupart des commentaires soient positifs, la comédienne de 45 ans a préféré prévenir : "Que quelqu'un dise quelque chose d'irrespectueux ou de cruel à propos d'une personne que j'aime, et je sors les griffes". La comédienne confie également trouver particulièrement difficile le fait de gérer une relation lorsque l'on est une personnalité publique. Et notamment, avoir l'impression que n'importe qui peut la juger sans filtre, comme s'il·elle en était légitime.
"Sentir que j'appartiens à quelqu'un d'autre qu'une personne à laquelle j'aimerais appartenir, comme Holland ou mon chien ou mon meilleur ami ou ma soeur... qu'une bande d'étrangers me revendique comme leur propre personne, c'est un peu déroutant", déclare-t-elle à son interlocutrice. "Comme je ne suis pas experte pour savoir comment m'accommoder de cette situation, je finis par donner plus que ce que je veux parfois".
Quand Roxane Gay l'interroge sur la fascination extérieure pour l'écart d'âge qui sépare - sur le papier - les deux femmes, en couple depuis 2015, Sarah Paulson évoque que cela a probablement un rapport avec notre "manque de volonté à affronter notre propre mortalité", et reflète également "notre propre pensée âgiste et l'idée qu'être vieux, c'est cesser d'avoir un quelconque désir".
Des biais profondément ancrés dans une société où la jeunesse est glorifiée, en amour comme dans le milieu professionnel. Et où l'hétéronormativité pousse parfois à une fétichisation crasse de la communauté LGBTQ+. Ajouté à cela le voyeurisme ambiant pour la vie privée de célébrités, ainsi qu'une liberté de paroles parfois nauséabondes sur les réseaux sociaux, et l'avis de tout un chacun fait son chemin jusqu'aux premières concernées.
Qu'à cela ne tienne, Sarah Paulson continuera de légender les photos de sa partenaire d'un doux "ma seule et unique", n'en déplaise aux détracteurs.