Les Françaises, frustrées professionnellement ? Avec un taux de satisfaction par rapport à leur carrière de seulement 26%, elles enregistrent le pire score des cinq pays sondés par l’étude FleishmanHillard « Women Power and Money » publiée la semaine dernière. Ainsi, La France arrive derrière la Chine (28% des satisfaites), la Grande Bretagne (32%), l’Allemagne (35%) et les États-Unis (41%).
Et selon l’étude, « les Françaises se distinguent par l’étendue de leurs frustrations » professionnelles par rapport aux autres femmes sondées. « Malgré leurs bonnes performances scolaires et universitaires, elles ont le sentiment que certains domaines restent difficiles d’accès, et leurs revenus ne sont toujours pas en ligne, à position égale, avec ceux des hommes », soulignent les auteurs de l’étude.
Ainsi, 93% des Françaises considèrent que « les hommes sont souvent mieux payés que les femmes à mission égale », un constat cette fois partagé dans l’ensemble des pays étudiés. Et pour cause, puisque l’on sait que les femmes en France ont un salaire inférieur de 26,9% à celui des hommes. 70% des femmes françaises interrogées gagnent d’ailleurs moins que leur conjoint. Et si elles sont 35% à estimer que hommes et femmes réussissent aussi bien dans la société en général, « les femmes continuent majoritairement de voir certains domaines comme dominés par les hommes », insiste l’étude.
En effet, les femmes se savent meilleures à l’école, mais considèrent que les hommes réussissent mieux qu’elles dans les « champs du pouvoir traditionnel » : dans le domaine des affaires (59%) et la politique (53%) notamment. Une inégalité qu’elles ne considèrent pas comme légitime : 72% d’entre elles s’estiment tout aussi aptes à « diriger une équipe », et 58% à « avoir de l’assurance pendant les négociations ». Mais selon les sondées, les mentalités évoluent lentement : elles sont 50% à penser que « de nombreux hommes ont du ressentiment face à l’avancement des femmes ces dernières années ».
Seule faiblesse qu’elles se reconnaissent : la difficulté à « demander activement des hausses salariales » : 52% considèrent que les hommes sont meilleurs dans ce domaine… Des frustrations qui, expliquent les auteurs de l’étude, ont été « amplifiées par la crise » : « La crise les a fragilisées financièrement. Ce sentiment de vulnérabilité accrue vient renforcer une insatisfaction professionnelle ». Et en effet, 72% des Françaises estiment que leur situation financière s’est dégradée depuis 2008 contre 47% des Américaines et 41% des Allemandes…
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