Rappelez-vous. En janvier, peu avant le CES, célèbre salon de robotique de Las Vegas, on vous racontait l'histoire d'Osé, le sextoy qui avait reçu le prix de l'innovation - distribué en amont. Une victoire qui fut de courte durée puisque rapidement après l'annonce, Lora Haddock, PDG de Lora DiCarlo, la marque derrière le jouet, apprenait que son produit n'obtiendrait finalement pas de récompense mais serait aussi banni de l'événement (seule Lora Haddock et les créatrices avait pu s'y rendre pour rencontrer le public, sans prototype).
La raison derrière ce changement soudain ? Il appartiendrait aux objets "immoraux, obscènes, indécents, profanes ou ne correspondant pas à l'image" du salon.
Quand on sait que l'année d'avant, les poupées sexuelles et autres casques de réalité virtuelles diffusant du porno (et destinés à un public principalement masculin) étaient quant à eux acceptés, il y avait de quoi s'insurger contre le sexisme hallucinant de la situation. Lora Haddock, avait donc publié une tribune sur son site, dans laquelle elle confiait sa colère face à l'injustice de la décision.
L'information est vite devenue virale, les médias se sont emparés de l'affaire et les messages de soutien se sont accumulés. Et mercredi 8 mai, la bonne nouvelle est tombée : le prix a été réattribué à Lora Haddock et à son sextoy Osé.
"Tout d'abord, nous tenons à remercier nos millions de fans pour tout le soutien que nous avons reçu de partout dans le monde", écrit-elle sur son site. "Vous avez contribué à amplifier le message d'inclusion et de diversité au sein des secteurs de la technologie et des affaires et, grâce à ce soutien, nous avons reçu à nouveau notre prix CES Robotics Innovation."
Si elle est reconnaissante de ce revirement, Lora Haddock estime cependant que ce geste est "un pas dans la bonne direction de la part du salon, mais ce n'est qu'un premier pas". Et entend bien continuer d'oeuvrer pour lever le tabou qui plane autour du plaisir féminin.
De son côté, la CTA, l'association en charge du CES, a expliqué "ne pas avoir géré correctement ce prix", comme l'indique The Verge et affirme que l'affaire a permis d'entreprendre "des discussions importantes" sur la politique du salon autour des technologies liées à la sexualité.
Reste à voir si les sextoys seront acceptés l'année prochaine, et si Lora Haddock ne sera pas à nouveau confrontée à une injustice similaire. D'après The Verge toujours, rien n'est assuré quant à son admission au salon 2020.
Pour celles qui aimeraient essayer Osé, un peu de patience, il sera disponible à la livraison à l'automne.