Le poil n'en finit pas de faire son come-back. Après les jambes, les aisselles, voici le mono-sourcil. La mannequin Sophia Hadjipanteli a décidé d'en finir avec l'injonction de l'épilation et de faire son coming-out poilu.
Elle a aujourd'hui 178 000 followers sur Instagram et possède sa chaîne Youtube où elle raconte sa vie.
Sur son compte, ses parents prennent beaucoup de place. Son père est chypriote et sa mère britannique mais elle a grandi dans le Maryland aux États-Unis. Petite, sa mère, qui est son modèle, lui a appris à être fière de ses sourcils. Dans une interview à Vice, Sophia Hadjipanteli explique : "Elle me disait tout le temps : 'Ne t'épile pas trop les sourcils - tes sourcils sont magnifiques comme ils sont'".
Puis il y a deux ans, un peu aussi dans un esprit provoc', Sophia arrête de s'épiler. En vacances à Chypre et occupée à s'amuser et pas à perdre du temps, elle ne s'occupe pas de ses sourcils. Quand elle rentre en Angleterre chez sa grand-mère, cette dernière lui fait une remarque sur sa beauté. "Et là, je les ai juste laissés tels quels. Je n'y ai pas vraiment réfléchi jusqu'à récemment où tout le monde en fait tout une affaire." Elle se dit alors : "Je m'aime et je ne vois pas pourquoi je dois faire ça si je n'aime pas m'épiler".
Sophia est un modèle. Et elle-même s'est inspirée autour d'elle. "Si je regarde ma grand-mère, ma tante, tous mes oncles, mon frère, ils ont des mono-sourcils. Ce n'était même pas un problème. C'est ce qui m'a inspirée. C'est ma famille. Ma culture. Quand les gens disent que c'est dégoûtant, qu'est ce qui est dégoûtant dans les poils sur le visage ? Ou ailleurs ?", raconte-t-elle au New York Magazine.
Sophia Hadjipanteli se sert de son mono-sourcil pour attirer l'attention. Elle les teint en brun alors qu'elle porte ses cheveux blonds. Elle n'hésite pas non plus à leur mettre un coup de crayon ou de gloss pour les faire ressortir.
L'instagrammeuse, qui a été harcelée à l'école, raconte que les réactions en ligne sur son compte Instagram ont été terribles : "J'ai été vraiment surprise parce que l'attention que j'ai eue en ligne est venue d'un coup. J'ai été mise sur la page d'exploration d'Instagram un jour [...] juste après que j'ai posté ce selfie, et qu'il ait atteint un million de gens, j'ai eu des commentaires de haine comme je n'en avais jamais eu dans ma vie avant". Sophia Hadjipanteli reçoit même des menaces de mort. Elle met plusieurs mois à se remettre de ces commentaires négatifs.
Pour mieux contrer ces haters, Sophia a lancé le #UnibrowMovement ("Mouvement du mono-sourcil"), un hashtag dont elle espère qu'il "normalisera les choses que la société nous pousse nà cacher ou réparer. Je veux encourager la tolérance, acceptation des différences et surtout le fait d'être fière de ce que nous sommes", explique-t-elle à Harper's Bazaar.
Passionnée de mode, sa vision de la beauté se veut ouverte : "Je pense que c'est une bataille qui est en cours contre certains standards de beauté qui ont peut-être perduré pendant trop longtemps[...] Cela devrait être plus inclusif." La preuve que les choses changent, des utilisateur·rice·s ont laissé des commentaires sur son compte Instagram et la qualifie de Frida Khalo des temps modernes. Et toc.