Suite à la vague de suicides survenus au sein de France Telecom entre 2008 et 2009, l’ancien patron de l’entreprise, Didier Lombard, 70 ans, a été mis en examen pour harcèlement moral. Il était entendu mercredi par le juge d’instruction chargé de l’enquête sur les trente-cinq suicides de salariés chez l’opérateur. Une enquête lancée en avril 2010 après un rapport de l’Inspection du travail qui met en cause la politique de gestion du personnel et une plainte déposée par la fédération sud PTT
« France Télécom n'a pas agi contre ses salariés ».
Le jour même, Didier Lombard, qui a été ingénieur des télécoms de 1967 à 1988 avant de prendre la tête du groupe de 2005 à 2010, se défendait dans une tribune publiée dans le quotidien Le Monde et intitulée « France Télécom n'a pas agi contre ses salariés ». « À aucun moment, les plans conçus et mis en œuvre par France Télécom n'ont été dirigés contre les salariés. Bien au contraire, ils étaient destinés à sauver l'entreprise et ses emplois et à ouvrir à ses salariés de nouvelles voies dans le nouveau monde digital », écrit-il. « Je suis conscient que les bouleversements qu'a connus l'entreprise ont pu provoquer des secousses ou des troubles. Mais je conteste avec force que ces plans indispensables à la survie de l'entreprise aient pu être la cause des drames humains cités à l'appui des plaintes », poursuit-il.
L’ex-patron estime que depuis trente ans, « aucun autre secteur que les télécoms n'a traversé de si profondes mutations », causant de nombreux changements en profondeur nécessaires à la « survie » de l’entreprise. « Le volet social était conçu pour que les mutations aient le minimum d'effet négatif sur nos collaboratrices et collaborateurs », assure M. Lombard.
L’ancien DRH du groupe, Olivier Barberot, et Louis-Pierre Wenès, ancien numéro deux, sont convoqués d'ici jeudi. L'entreprise sera quant à elle entendue vendredi.
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