La semaine dernière se tenait à Deauville, la 10e édition du Women’s Forum, grand évènement réunissant des femmes chef d’entreprises, managers, et venant d’associations du monde entier.
Cette année, le forum a démarré sur dans un contexte économico-politique sensible : la campagne « Bring Back our girls », malheureusement toujours d’actualité, les menaces du virus Ebola, des guerres d’une violence inouïe dans plusieurs pays aux portes de l’Europe, la crise économique toujours aussi présente. A moindre échelle, dans le domaine de la mixité, les avancées ne sont pas vraiment spectaculaires, ce qui a contribué à ce climat morose. Cette année, le Women’s forum était plus grave et dans un sens plus authentique aussi. En effet, cette année, les débats de fond, de société ont été privilégiés à des problématiques qui peuvent paraître plus superficielles (néanmoins essentielles à un autre niveau) comme la visibilité de la femme dans l’entreprise, son style de management, ce qu’il faut faire ou ne pas faire.
Par « nos », nous entendons la voix des femmes et des hommes militant pour plus d’égalité dans la société et dans les entreprises. Ce thème de l’implication des hommes fut l’un des sujets dominant. Cette implication est logique et inévitable. Chacune et chacun des participants étaient conscients qu’il nous faut accomplir ce chemin ensemble au risque de se retrouver à pêcher une communauté déjà convertie et convaincue, effort qui a démontré son caractère inutile. Et un intervenant d'un géant de l'aéronautique d'affirmer avec force que l'on ne peut pas continuer à se priver des talents, de la créativité, et de l'énergie de pratiquement la moitié de la planète et déclarer haut et fort que chaque entreprise ne devrait avoir qu'un seul objectif : « 50/50 » soit une égalité parfaite dans les instances dirigeantes. À ce sujet, le réseau PWN s’apprête d’ailleurs à publier un livre « Engager les hommes dans la mixité » en février 2015. Un objectif qui n'a pas besoin d'en passer par des dispositifs de congélation d'ovocytes comme veulent le proposer certaines entreprises. Et PWN Paris de se faire l'écho d'une Executive VP d'un de nos partenaires : « mesdames "ne congelez pas votre carrière, ni vos rêves ni votre futur, choisissez tout!" »
Nombreuses et nombreux ont été les panélistes et les personnalités présente à rappeler la nécessité de faire de l’égalité hommes-femmes un effort quotidien et non juste un programme. De faire le choix de devenir acteur du changement en s’engageant sur des actions concrètes. Parmi ces actions, celle de s’investir et de soutenir activement les organisations qui œuvrent pour les droits des femmes. Pour la tragédie nigériane par exemple. L’émotion fut à son comble lorsqu’une participante venue de Chine a interpellé l’assemblée et les intervenant d’une table-ronde sur le sort de ces jeunes filles otage de la barbarie au Nigéria et a demandé quelle action chacune et chacun devait prendre. De même, l’émotion lorsque Christine Lagarde, directrice du FMI, a rappelé à quel point il est important pour elle de partager ses combats, ses convictions avec d’autres femmes. C’est un devoir pour elle envers ses consœurs.
Lors de ce forum, l’ambiance de partage et de générosité entre tous les participants a fait émerger une volonté commune de développer toujours plus les actions concrètes pour sortie des simples discours.
La rencontre de différents univers - académique, artistique, économique, financier, médiatique, politique etc. - font de ce forum pour des présidentes de réseau féminin professionnel comme nous le sommes un rendez-vous unique, inspirant, et essentiel dans notre mission. L’essentiel, fut d’ailleurs résumé par Véronique Morali, la présidente du Women’s Forum : « Dans ce monde de paradoxe, il nous appartient de penser avec son cœur et d’agir avec la plus grande humilité ».
Par Sandy Beky et Martine Van Went, co-présidentes de PWN-Paris