Quoi de plus normal pour nous, occidentales, que de sortir le soir en boîte de nuit, dans un bar ou chez des amis ? Pour nous, oui c'est normal. Mais dans les sociétés orientales, c'est une autre histoire. En Inde par exemple, les hommes voient d'un mauvais oeil les femmes qui s'exhibent sur les pistes de danse en tenue de soirée. La jeune indienne Varnika Kundu en a récemment fait l'expérience. Alors qu'elle rentrait chez elle en voiture après une soirée dans la ville de Chandigard (nord du pays), celle-ci s'est faite suivre et harceler par deux hommes qui ont de l'emmener de force dans leur voiture.
La jeune femme, qui est parvenue à s'enfuir, raconte sa mésaventure sur Facebook pour dénonce les actes violents de ses agresseurs, tout en exprimant son soulagement de ne pas avoir été violée. "Ils semblaient prendre du plaisir à harceler une fille solitaire au milieu de la nuit. Et à en juger par la vitesse à laquelle leur voiture a dérapé, ce n'était pas juste pour me faire peur", écrit-elle. Mais elle n'avait pas prévu la réaction de Ramveer Bhatti, un élu local. En lisant l'histoire de la jeune femme, ce dernier n'a rien trouvé d'autre à répondre que : "Cette jeune femme n'aurait pas dû se trouver hors de son domicile après minuit. Mais qu'est-ce qu'il lui a pris de rentrer si tard ?".
Ces déclarations n'ont pas manqué de déclencher le courroux de nombreuses Indiennes qui ont exprimé leur révolte sur Twitter par le biais du hastag #AintNoCinderella ("je ne suis pas cendrillon"). Ces femmes ont posté des selfies en soirée après minuit, vêtues de tenues festives, un verre d'alcool à la main. "Nous ne sommes pas des demoiselles en détresse. Nous sommes indépendantes et nous n'avons pas besoin que vous veniez remettre en question notre liberté", scande l'une d'entre elles sur le réseau social.
De son côté, Varnika Kundu estime que les propos sexistes du politicien traduisent une "tactique bien établie" pour l'intimider et la dissuader de recourir à la justice. "Je suis censée me demander dans quelle mesure le fait de sortir seule le soir nuit à mon image et à ma vie. Mais à quoi ressemblerait ma vie si ces gars m'avaient attrapée ?", a-t-elle répondu.
En Inde, le crime sexuel reste un fléau. Environ 80% des femmes indiennes ont été harcelées par des hommes dans des lieux publics au cours de leur vie, que ce soit par des commentaires obscènes ou en se faisant suivre par des étrangers. Presque 40 000 viols se produisent chaque année dans ce pays sud-asiatique. Mais selon les autorités indiennes, ce nombre serait probablement beaucoup plus élevé, si l'on y ajoutait les viols non signalés.
Malheureusement, le viol sévit également dans nos sociétés occidentales. Pas plus tard que ce week-end, trois jeunes femmes ont assisté à un viol au beau milieu de la journée dans une rue de Marseille. Ces dernières ont publié un récit sur Facebook du tragique spectacle auquel elles ont assisté afin d'inciter les femmes victimes d'agressions sexuelles à porter plainte. En France, le nombre de femmes qui ne portent pas plainte après avoir subi un acte de violence sexuelle demeure en effet inquiétant. Selon une étude du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCE) dévoilée en 2016, 84.000 femmes âgées de 18 à 75 ans par an déclarent avoir été victimes de viol ou de tentative de viol. Or, seules 10.461 plaintes ont été déposées cette même année.