Le 20 août dernier, une employée française de la banque britannique HSBC a porté plainte auprès du procureur de la République de Paris contre l'entreprise, et l'un de ses proches collègues. Le motif de la plainte déposée ? "Violences psychologiques pour incitation à avorter", comme le rapporte le journal Le Parisien.
Le collègue en question, avec lequel elle a entretenu une relation pendant plusieurs mois, aurait exercé des pressions diverses afin qu'elle avorte l'an dernier, dont un chantage au suicide. Des menaces et insultes, relate le journal, auraient été faites par mails de la part du collègue et relation, comme le terme "cinglée". Mais la jeune femme de 31 ans (dont le nom n'a pas été dévoilé) aurait également été victime de violences sur la voie publique, et notamment d'un coup porté au visage. Une agression qui avait abouti à une plainte pour violences conjugales.
Elle accuse aujourd'hui HSBC "d'inaction" face à cette attitude dangereuse. Malgré ses alertes envers la direction des ressources humaines et son exigence de "mesures conservatoires afin de la protéger", la société HSBC aurait effectivement préféré "opter pour le statu quo" plutôt que d'assurer sa protection, comme le détaille le média. Une décision qui a incité la jeune femme à porter l'affaire au tribunal.
"Les infractions de pressions psychologiques ont été commises par un salarié de la société HSBC, sur le temps de travail notamment, ainsi que les violences physiques. La société HSBC la maintient ce jour dans une situation de danger manifeste, contrevenant à son obligation de sécurité. Cette volonté de couvrir un salarié reconnu comme violent et qui est prouvé avoir commis des infractions pénales graves à l'encontre de sa compagne, prouve au pire qu'il y a un silence complice, au mieux une infraction pénale de non-assistance à personne en danger", détaille l'avocat de la victime, Arash Derambarsh.
"Je n'ai jamais demandé à continuer à travailler avec lui. J'allais au travail avec une boule au ventre tous les matins. Et ça, la HSBC me le reproche alors qu'ils ont été informés très tôt de la situation. Tout le monde savait mais personne n'a tiré la sonnette d'alarme. Aujourd'hui, ils disent que c'est parole contre parole alors qu'il y a des témoins. Ils doivent assurer la sécurité de leurs salariés", témoigne de son côté la jeune femme.
Tel que l'énonce Le Parisien, la jeune femme, suite à ses menaces, avait finalement avorté. Son médecin avait observé en elle "une anxiété persistante". Si l'accusé avait été dispensé d'activité par son employeur, ce fut également le cas de la victime. HSBC lui avait enjoint, l'espace d'un formulaire, "d'adopter un comportement strictement professionnel au sein de l'entreprise". Pour l'avocat Arash Derambarsh, la société "traite de la même façon le bourreau et la victime, proclame l'égalité homme-femme mais a du mal à l'appliquer visiblement". Une conclusion cinglante.