J-1 : après plusieurs mois d’une rude bataille, les candidats à la présidentielle américaine lancent leurs dernières forces dans la conquête de l’électorat. Et comme tout au long de ces derniers mois de campagne, les réseaux sociaux jouent dans ces dernières heures un rôle crucial pour les camps démocrate et républicain. Objectif affiché : convaincre les abstentionnistes de se rendre aux urnes. Et pour ce faire, Twitter et Facebook sont utilisés comme des armes de conviction massive, qui comptent aussi bien sur l’action des militants de tout bord comme celle des simples citoyens concernés par le scrutin. Certains médias ont ainsi pris l’initiative à cœur, se donnant pour objectif de convaincre les citoyens de se mobiliser le jour J. Ainsi, la chaîne de télévision américaine CNN a lancé un projet baptisé « Change the List ». Elle encourage les internautes à envoyer des arguments à six citoyens de Hawaii, l'un des États américains les plus abstentionnistes, via Facebook, Twitter ou Google+. Six citoyens seulement, mais l’idée est de toucher toute une population abstentionniste qui pourrait se reconnaître dans le panel sélectionné.
Autre initiative pour motiver les électeurs : Michelle Obama les invite à se prendre en photo avec leurs enfants dans les bureaux de vote pour les poster ensuite sur les réseaux sociaux. Une association promouvant la liberté sur Internet, Fight for the Future, a par ailleurs créé une application Facebook baptisée « Voter avec des amis » : elle permet à ses utilisateurs de savoir qui parmi leurs proches sont inscrits pour voter. À l’heure des nouveaux médias, les applications de ce genre ont fleuri, moyens efficaces de mobiliser les électeurs et de faciliter leur vote. Ainsi, l’application « I voted », lancée vendredi par le service de géolocalisation pour mobile Foursquare, permet aux électeurs de trouver leur bureau de vote et de signaler qu'ils ont voté.
Revers de la médaille, les réseaux sociaux sont menacés par les spams : les « Twitter bombs », des messages envoyés massivement via de faux comptes afin de faire apparaître certains mots-clefs dans les trends topics, les sujets les plus discutés. Leur but : imposer des thèmes et des sujets de discussion, dans les échanges entre internautes. Une façon, plus ou moins subtile, d’imposer les idées d’un camp par rapport à l’autre et de faire croire que l’un des candidats prend le dessus sur l’autre. Ce que les internautes pensent alors être un mouvement d’opinion en ligne est une simple manipulation technique. « C'est une nouvelle façon de propager des informations ou de la désinformation », explique Panagiotis Metaxas, spécialiste des médias sociaux du Wellesley College. « Je pense que ça va arriver dans les derniers jours de l'élection. Avec les médias sociaux vous pouvez propager des informations ou des désinformations très vite », souligne-t-il. Et d’ajouter : « Si vous lancez cette campagne suffisamment près de l'élection vous pouvez prévoir que la confusion sera telle » que la manipulation fonctionnera faute de temps pour débusquer ces « Twitter bombs ».
Crédit photo : AFP
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