Rendu public mardi, le rapport annuel de Médecins du Monde, souligne une nouvelle détérioration de l’accès au soin des plus démunis. Selon les chiffres de l’ONG, en 2011, les 21 centres qu’elle gère ont accueilli pas moins de 29 466 personnes et effectué quelque 40 627 consultations. C’est 5,2 % de plus qu’en 2010, et 22 % de plus qu’en 2008.
Concernant le profil des patients, la quasi-totalité (99 %) vit en dessous du seuil de pauvreté, 72 % sont à la rue ou en logement précaire tandis que 92 % sont des migrants, souvent en situation irrégulière. Plus grave encore, 12 % sont des mineurs, soit une hausse de 48 % depuis 2008.
Et parce qu’au vu de leur situation, leur santé n’est pas une priorité, 20 % des patients ont renoncé à des soins au cours de douze derniers mois, tandis que 38 % (contre 24 % en 2010) se font soigner trop tardivement. Ainsi, 45 % des femmes enceintes ont un retard de suivi de grossesse. Résultat : dans 40 % des cas, les pathologies nécessitent une prise en charge de plus de six mois, et 12 % des patients ont des maladies potentiellement graves telles qu’hypertension artérielle, diabète, asthme ou cancer.
Aussi, pour simplifier l’accès au soin des plus démunis, Médecins du Monde propose la fusion de l'Aide médicale d'État (l’AME, destinée aux personnes en situation irrégulière) et de la Couverture maladie universelle, ainsi que l'élargissement du seuil d'attribution de la CMU-complémentaire au niveau du seuil de pauvreté. L’ONG réclame par ailleurs l’amélioration des Permanences d'accès aux soins de santé (PASS) des hôpitaux, ces derniers garantissant, en théorie, l'accès à l'hôpital pour les personnes dépourvues de couverture maladie. Problème : le nombre de ces permanences est largement insuffisant.
Crédit photo : Médecins du Monde
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