Une collégienne exclue pour avoir porté une jupe... trop longue

L'information avait fait la Une des médias en 2011. À l'époque, deux élèves de 6e d'un collège de Seine-et-Marne avaient été réprimandées pour avoir porté des jupes trop courtes, arrivant au-dessus des genoux. Les surveillantes ayant estimé que leur tenue n'était pas en adéquation avec le règlement intérieur, les deux fillettes avaient été contraintes de porter des blouses blanches, bien trop grandes pour elles, afin de cacher leurs jambes.

Dans les Ardennes, c'est tout l'inverse qui est arrivé à une adolescente de 15 ans. Scolarisée dans un collège de Charleville-Mézière, elle a purement et simplement été exclue de son établissement pour avoir porté une jupe... trop longue. De confession musulmane, elle a été accusée de ne pas respecter la laïcité et de contrevenir à la loi de 2004 qui interdit le port de signes religieux ostentatoires à l'école publique. Pourtant, le vêtement, acheté dans un magasin populaire pour la modique somme de 2 euros, était tout à fait classique. "Cette jupe n'a vraiment rien de particulier, elle est toute simple", a fait savoir la jeune fille prénommée Sarah,au quotidien local L'Ardennais qui a révélé l'information. Et si l'adolescente porte effectivement le voile, elle prend soin de l'enlever chaque matin avant de pénétrer dans l'établissement et ne le remet que le soir ; une précaution commune à toutes les élèves de confession musulmane du collège.

Face à cette sanction injustifiée, le hashtag #Jeportemajupecommejeveux a rapidement émergé sur Twitter pour dénoncer l'appréciation erronée du chef d'établissement et les diktats concernant les tenues vestimentaires des adolescentes.

Contacté par BuzzFeed France , Nicolas Cadène, rapporteur général de l'Observatoire de la laïcité auprès du Premier ministre, a également remis en cause cette exclusion. "Ce que dit la loi de 2004 c'est que les signes et tenues qui sont portés pour revendiquer une appartenance religieuse sont interdits (...) Une jupe noire ne contrevient donc pas à la loi à priori". À bon entendeur...