Une Indienne victime d'une attaque à l'acide devient égérie de la marque Viva N Diva

Son visage et son corps témoignent d'une barbarie sans nom. Plutôt que de se taire, Laxmi Saa a décidé de se lever contre ces injustices. Un combat que Viva N Diva Couture, une marque de mode indienne, a décidé de soutenir en lançant la campagne "Face of Courage".

Une campagne qui célèbre la beauté au-delà des attributs physiques, en l'honneur des victimes d'attaques à l'acide. Une belle occasion donc, d'ouvrir à ces femmes de nouvelles possibilités dans l'industrie de la mode.

Interviewée par la BBC, la jeune Indienne déclare que cette initiative est aussi un bon moyen pour elle de militer contre ces attaques ignobles :

"Représenter une marque de vêtements est pour moi une plateforme pour pouvoir prouver que les femmes doivent être courageuses et avoir confiance en elles, sans prendre en compte leur apparence physique. C'est aussi un moyen de lancer un message clair aux criminels : les femmes ne perdront pas bravoure et espoir, même après avoir été attaquées à l'acide, ce qui a détruit leur beauté physique."

La jeune femme a pu bénéficier des mêmes avantages qu'un véritable mannequin tant en terme de salaire et de partage des bénéfices.

C'est en 2005 que Laxmi a été victime d'une attaque à l'acide par un homme de plus de deux fois son âge dont elle refusait les avances. Agressée en plein jour et dans un des marchés les plus fréquentés de Dehli, personne n'est venu à son secours. Un évènement tragique dont elle tire aujourd'hui sa force et son courage."Il a changé mon visage, mais il n'a pas réussi à changer mon esprit", raconte-t-elle. Aujourd'hui, la jeune indienne est accompagnée et maman d'une petite fille de huit mois.

Mais ce n'est malheureusement pas le destin de toutes ces femmes. Aujourd'hui, trop de personnes sont encore victimes de ce genre d'attaque devenu quasiment banale dans ce pays. Chaque année, ce sont près de 1 000 cas d'attaques qui sont recensés dont 90% de femmes, souvent à cause d'histoires amoureuses ou familiales.

Pour les aider à aller de l'avant malgré cette épreuve, Laxmi a déposé en 2013 une pétition à la Cour Suprême demandant au gouvernement de prendre des mesures pour restreindre la vente de ce produit toxique. Il faut savoir qu'en Inde, pour l'équivalent d'1,34 euro (soit 100 roupies), il est possible d'acheter environ un litre d'acide. Malgré cela, le pays ne dispose d'aucune loi spécifique pour poursuivre les assaillants.