Vaclav Havel : hommages au héros de la révolution de velours

Société

Publié le 19 décembre 2011 à 10:21

Par Marine Deffrennes

Les dirigeants occidentaux rendent hommage à l'ex-président tchèque Vaclav Havel, décédé dimanche à l'âge de 75 ans. L’artisan de la révolution de velours en Tchécoslovaquie est salué comme un pionnier de l'Europe unie.

Opposant parmi les plus obstinés au régime communiste, révolutionnaire pacifiste, écrivain et dramaturge reconnu, et grand homme d’Etat, Vaclav Havel s’est éteint dimanche à l’âge de 75 ans. Depuis, les dirigeants européens rendent un par un leur hommage à ce héros de la réunification, brossant ainsi un portrait de l’ex-président tchèque.

« Un grand Européen », selon Angela Merkel
« Son combat pour la liberté et la démocratie était aussi inoubliable que sa grande humanité. Nous les Allemands, nous lui sommes particulièrement redevables », a déclaré la chancelière allemande, tandis que son ministre des Affaires étrangères, Guido Westerwelle a rappelé qu’il était « l’âme de la révolution tchèque », et le « pionnier de la réunification européenne « , et d’ajouter : « Sans lui, le réveil démocratique de l'Europe centrale et orientale n'aurait pas été possible ».

Le premier ministre britannique, David Cameron, a lui aussi souligné la dette de l’Europe envers Vaclav Havel qui « a voué sa vie à la cause de la liberté humaine », « Pendant des années, le communisme a tenté de l'écraser, et d'éteindre sa voix. Mais Havel, le dramaturge et le dissident, ne pouvait être réduit au silence », a-t-il rappelé.

Sage et patriote
Dans une lettre au président tchèque Vaclav Klaus, Nicolas Sarkozy écrit : « Avec la disparition de Vaclav Havel, la République tchèque perd l'un de ses grands patriotes, la France perd un ami, l'Europe perd l'un de ses sages ». Il poursuit en soulignant le talent de l’écrivain et de l’homme de culture. De son côté Vaclav Klaus a rendu hommage à la lutte courageuse » de son prédécesseur contre le totalitarisme communiste. Premier ministre en Slovaquie, Iveta Radicova estime que celui qui fut président de la Tchécoslovaquie avant sa partition en 1993 incarne désormais une « autorité morale » et un « modèle à suivre ».
En Pologne, le Premier ministre Donald Tusk a rappelé que Vacalav Havel faisait partie « de ceux qui ont rendu possible le retour de l'Europe centrale vers le reste du continent ».

« Défaire les liens de l’Histoire »
Selon le président américain Barack Obama, Havel a « incarné les aspirations de la moitié d'un continent coupé par le Rideau de fer et aidé à défaire les liens de l'Histoire, conduisant à une Europe démocratique et unie ». « Sa résistance pacifique a ébranlé les fondations d'un empire, montré le vide d'une idéologie répressive et prouvé que le leadership moral est plus puissant qu'une quelconque arme », a-t-il ajouté.

Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien, a également rendu hommage à « une voix forte et courageuse contre le totalitarisme » et « un vrai ami d'Israël ».

Opposant majeur à la République socialiste tchécoslovaque de 1968 à 1989, Vaclav Havel a joué un rôle éminent lors de la « révolution de velours » de Prague. Il est élu président de la république de Tchécoslovaquie en 1990, jusqu’à la partition entre Tchèques et Slovaques en 1992, puis est élu premier président de la République tchèque indépendante. En 2003, Vaclav Klaus lui succède à la présidence tandis que lui continue d’écrire et de s’investir dans les sujets relatifs aux droits de l’Homme et aux libertés.

Source : AFP
Crédit photo : AFP