En remportant le second tour du congrès du parti Les Républicains (LR) face à Eric Ciotti, avec 60,95 % des voix contre 39,05 % pour ce dernier, Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, est devenue le 4 décembre dernier la première femme investie par la droite pour la présidentielle.
"Pour la première fois de son histoire, le parti du Général de Gaulle, de Georges Pompidou, de Jacques Chirac, de Nicolas Sarkozy, va se doter d'une candidate à l'élection présidentielle. Je pense à toutes les femmes de France aujourd'hui et je dis là aussi aux adhérents : merci", déclarait-elle alors au gré d'un discours.
Une nomination féministe ? Pas sûr, si l'on s'attarde sur certaines tirades bien connues de Valérie Pécresse. "Rien de tel qu'une femme pour faire le ménage", déclarait-elle pendant la campagne pour les élections régionales de 2015. "Il y a un malentendu avec moi, c'est ma blondeur. Je suis une femme forte", affirmait-elle récemment dans l'émission Punchline.
C'est un certain sexisme que fustige aujourd'hui Gabriel Attal.
Dans les colonnes du Parisien, le porte-parole du gouvernement revient effectivement sur un fait : Valérie Pécresse aurait qualifié de "potiches" des femmes qui auraient pris la parole au meeting de la majorité présidentielle, à la Mutualité. Un langage qu'il juge "méprisant, rétrograde et édifiant".
A ce sujet, Gabriel Attal ironise encore : "C'est un drôle de féminisme que de vouloir écraser les autres femmes qui émergent, de nier à des élues et des ministres le droit de s'exprimer à un pupitre". Dans le cadre de cette interview, il remet également en cause "l'audace" sur laquelle insiste Valérie Pécresse à propos de sa nomination pour la présidentielle.
"Nous n'avons pas de leçon à recevoir : on est la majorité qui a nommé le plus de femmes parmi les dirigeants de l'État et leur a donné des responsabilités. Valérie Pécresse, c'est le retour de la rente en politique, elle collectionne les mandats comme une carte de fidélité. C'est le retour d'une rente de situation où on a peur de tout et où l'on refuse de bousculer les ordres établis", a-t-il poursuivi, virulent, du côté du Parisien.
Et l'homme politique de conclure : "On a vu Valérie Pécresse battre le pavé plus d'une fois dans le passé avec la Manif pour tous". Une piqûre de rappel qui interroge frontalement la "modernité" de la candidate.