En remportant le second tour du congrès du parti Les Républicains (LR) face à Eric Ciotti, avec 60,95 % des voix contre 39,05 % pour ce dernier, Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, est devenue ce samedi 4 décembre la première femme investie par la droite pour la présidentielle. C'est effectivement la première fois de son histoire que le parti Les Républicains (ex-UMP) a décidé d'investir une femme dans ce cadre.
Valérie Pécresse s'est exprimée suite à cette victoire : "Je mesure l'audace qui est la vôtre aujourd'hui. Pour la première fois de son histoire le parti du Général de Gaulle, de Georges Pompidou, de Jacques Chirac, de Nicolas Sarkozy, va se doter d'une candidate à l'élection présidentielle. Je pense à toutes les femmes de France aujourd'hui et je dis là aussi aux adhérents : merci".
La candidate a salué sa "famille politique". "Merci d'avoir eu cette audace et je vais m'en montrer digne", a poursuivi Valérie Pécresse. "Valérie Pécresse va nous donner l'image d'une candidate à la fois enracinée dans nos valeurs, qui est vraiment de droite, et qui est une femme", a abondé le sénateur Bruno Retailleau. D'aucuns voient là une forme de modernité.
Dans une lettre ouverte aux militants Les Républicains publiée avant le premier tour et rapportée par Le Monde, l'eurodéputé Geoffroy Didier développait : "Présenter une femme déstabiliserait nos adversaires. La droite est en passe d'innover et de voler la vedette à Emmanuel Macron. Eric Zemmour sera déconcerté face à une femme, qui plus est de poigne, et qui saura lui résister et ramener son machisme légendaire à sa caricature".
Avec Valérie Pécresse pour Les Républicains, Anne Hidalgo pour le Parti socialiste et Marine Le Pen pour le Rassemblement national, ce sont ainsi trois candidates qui représenteront trois partis importants à la présidentielle de 2022. "Cela montre que c'est en voie de normalisation", souligne la politologue Armelle Le Bras-Chopard auprès de 20 Minutes. "Ça rentre dans les moeurs qu'une femme puisse être candidate à l'élection suprême. Pas parce qu'elle est femme, mais en tant que personne dont les compétences sont reconnues. C'était encore loin d'être une évidence quand Edith Cresson a été nommée Première ministre de François Mitterrand... "
Valérie Pécresse est cependant connue pour certaines tirades peu féministes, se jouant avec plus ou moins d'ironie des stéréotypes sexistes. "Rien de tel qu'une femme pour faire le ménage", déclarait-elle ainsi pendant la campagne pour les élections régionales de 2015. "Il y a un malentendu avec moi, c'est ma blondeur. Je suis une femme forte", affirmait-elle encore récemment dans l'émission politique Punchline. Pour la modernité, on repassera.