C'est une victoire à laquelle personne n'aurait cru il y a encore six mois. Dimanche 5 novembre, à l'issue d'une campagne électorale passionnante, Valérie Plante a décroché le poste de Mairesse de Montréal en récoltant 51% des voix des électeurs. Une première pour cette grande métropole d'Amérique du Nord, fondée il y a 375 ans par la Française Jeanne Mance.
Leader du parti "Projet Montréal", Valérie Plante arrache ainsi de six point la victoire au maire sortant Denis Coderre, de onze ans son aîné et qui préside Metropolis, l'association des grandes métropoles mondiales, dont Montréal fait évidemment partie.
Devant la foule de ses partisan.e.s venu.e.s l'applaudir, la nouvelle mairesse de Montréal n'a pu contenir son euphorie.
Il faut dire qu'il y a encore six mois, personne n'aurait parié sur cette femme de 43 ans, quasiment inconnue des Montréalais. Élue à la tête du parti Projet Montréal à l'automne 2016, Valérie Plante ne bénéficiait pas du même réseau d'influence ni des mêmes moyens que son rival Denis Coderre. À l'expérience bureaucratique, elle a préféré celle sur le terrain, n'hésitant pas à mener une campagne dynamique, au plus proche des besoins des Montréalais. Elle représente la nouvelle génération d'élu.e.s, celle qui est résolument tournée vers la transition écologique et pense que l'on peut construire la ville autrement. Elle se démarque aussi par son image de femme sincère, à mille lieux des scandales et accusations de corruption qui ont entaché les mandats de ses prédécesseurs. À Montréal, "nous avons retrouvé notre intégrité", a-t-elle lancé à la foule le soir de son élection.
Parmi les points du programme de Valérie Plante qui ont particulièrement séduits les Montréalais,se trouve incontestablement son projet de créer une nouvelle ligne de métro dans la ville, la "ligne rose" dont les noms de stations porteront ceux d'hommes et de femmes issues des communautés culturelles ayant donné à Montréal son envergure internationale. Engagée en faveur de l'énergie verte et pour la réduction des émissions de CO², la nouvelle mairesse prévoit également la mise en service d'ici 2020 de 300 bus hybrides.
La politique de transports publics de Montréal devrait aussi être touchée par les mesures de Valérie Plante. Bien décidée à faire de sa ville un espace plus égalitaire, celle qui avait malicieusement choisi "L'homme de la situation" en guise de slogan de campagne a annoncé qu'elle mettrait prochainement en place un tarif spécial pour les usagers à faibles revenus.
La fraîcheur de Valérie Plante et la campagne de proximité qu'a menée Valérie Plante en faveur d'une ville plus juste, plus verte et plus solidaire ont en tout cas fait mouche. Outre les félicitations de rigueur du Premier ministre canadien Justin Trudeau, la mairesse a réussi à décrocher le soutien de plusieurs organisations et entrepreneurs proches de son prédécesseur et qui se sont dits enthousiastes à l'idée de travailler à ses côtés.