« Paradis, c’est l’enfer ». L’aphorisme de Serge Gainsbourg a longtemps fait sourire. Il était entendu qu’entre le génie et sa muse à peine majeure, les relations devaient être idylliques, puisque quelle chanteuse ne rêverait pas d’avoir Gainsbourg comme auteur de son album ?
Et pourtant, dans Vanessa Paradis, la vraie histoire, le journaliste Hugues Royer révèle que l’élaboration de l’album Variations sur le même t’aime fut loin d’être une partie de plaisir, en tous cas pour le chanteur. « Vanessa a lu un texte de Gainsbourg et elle a lâché la feuille en disant : ‘Ca, je ne peux pas le chanter’ », raconte ainsi Alain Ganne, musicien qui a travaillé sur l’album, au biographe. Avant d’ajouter : « Nous, on s’est regardés en pensant qu’elle était vraiment culottée. » En cause, deux chansons. L’une sur le chanteur Johnny Clegg et l’autre, pourtant déjà enregistrée, étant une reprise de la célèbre Baby alone in Babylone.
Après des débuts difficiles, les relations entre le monstre sacré et la star naissante se sont finalement détendues, notamment après que Vanessa Paradis eut invité Serge Gainsbourg chez elle à dîner, en présence de son amoureux de l’époque, Florent Pagny. « Il avait été touché que Vanessa ait cuisiné pour lui », a ainsi raconté Constance Meyer. « Il avait trouvé Florent Pagny charmant », et d’ajouter : « c’est un mec bien ».
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Quant à Vanessa Paradis, lorsqu’elle évoquera ce fameux dîner, elle se souviendra surtout de ses piètres talents culinaires. « Je cuisinais depuis peu, ce devait être la première fois qu’il mangeait aussi mal. »
L’album, lui, connaîtra le succès que l’on sait, et l'affaire des chansons refusées sera bite oubliée. Vanessa Paradis, elle, ne manque jamais, à chaque concert notamment, de rendre hommage au grand artiste qui a participé au lancement de sa carrière.