Le refus de la viande n'est pas simplement un choix individuel, c'est également une décision lourde de sens au sein de la crise climatique. De nombreux rapports chiffrés insistent effectivement sur l'impact désastreux de l'élevage d'animaux et de consommation de viandes sur le dérèglement climatique. Et ce en prenant notamment en considération la libération, très forte, d'émissions de carbone.
Oui, manger de la viande impacte la planète, et les données factuelles relatives au réchauffement climatique sont plus éloquentes que mille et uns discours. De quoi faire réfléchir bien des "carnistes" de longue date.
Pour se convaincre de l'impact de la viande sur la situation climatique, et notamment de la viande rouge, il suffit de se pencher sur les chiffres rapportés par The Independent, prenant pour référence les rapports de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture. L'élevage d'animaux ainsi serait responsable de 14,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, et la production de viande rouge représente 41 % des émissions en question.
Le boeuf émettrait 20 fois plus d'émissions que les légumineuses (haricots, lentilles...) et quatre fois plus que les produits laitiers. De plus, la production de boeuf, pour 100 g de protéines, engendrerait pas moins de 50 kg d'émissions de gaz à effet de serre. Mais ce n'est pas tout. Les émissions de la production mondiale de boeuf seraient à peu près égales à celles de l'Inde.
Dans l'étude de l'élevage des animaux, de la production et de la consommation de viande, il faut prendre en compte plusieurs critères, comme le taux de méthane libéré par les animaux (un gaz à effet de serre dont l'impact sur le réchauffement planétaire serait 84 fois supérieur à celui du CO2 sur une période de 20 ans, comme le note The Independent), la quantité considérable de terre, d'eau et de céréales nécessaires à leur élevage, mais également la pollution engendrée par les machines et les transports relatifs à l'agriculture.
De plus, comme l'explique Le Monde, la production de viande rouge contribue également à la déforestation, si l'on prend en compte les nombreuses terres exploitées et malmenées à travers le monde dans le cadre de l'élevage animal. La conversion des terres pour la production de viande bovine serait responsable de la destruction de 2,71 millions d'hectares de forêt tropicale chaque année en Amérique du Sud.
Des chiffres qui filent le vertige.
L'élevage et la production animale sont donc synonymes de mise à mal des forêts et des terres, d'exploitation des animaux, mais aussi de consommation massive d'eau. Dans le cadre de l'élevage industriel, la production d'un kilo de boeuf absorbe pas moins de 13 500 litres d'eau, là où une denrée comme le riz n'en exige que 1 400, alerte Le Monde. Et à ces données, il faut encore ajouter la consommation de céréales, près de 40 % des céréales produites et récoltées dans le monde servant directement à nourrir le bétail. Cela équivaut à 800 millions de tonnes de céréales.
Comme l'énonce The Independent, afin de réagir à cette situation climatique alarmante il faudrait – entre autres choses - que la consommation de boeuf baisse... de 90 % dans les pays occidentaux. C'est dire si l'entreprise est ambitieuse, et l'état des lieux alarmant. "Jamais nous n'avons produit et consommé autant de viande qu'aujourd'hui", déplore de son côté Le Monde, qui note que, chaque année, 65 milliards d'animaux sont tués, autrement dit près de 2 000 animaux par seconde.
Autant dire que manger de la viande, c'est aller à l'encontre d'un régime "climatarien" : une alimentation qui aurait pour but de contribuer à impacter positivement le réchauffement climatique, et dont sont évidemment exclues les viandes les plus problématiques comme le boeuf et l'agneau. Seulement voilà, la médiatisation de ces données considérables permettra-t-elle une forme de prise de conscience, individuelle et globale ?
Cela, c'est le fameux monde d'après qui nous le dira.