Que peut-on faire lorsqu'on est témoin de violences physiques et sexuelles ? En premier lieu, prévenir la police. Mais le temps que les agents arrivent, il est parfois trop tard. À Nantes, deux hommes ont eu l'idée de se faire passer pour des gardiens de la paix, afin de sauver une femme.
L'histoire est racontée par le journal Ouest France. Alors qu'ils rentrent de soirée dans la nuit de samedi 4 à dimanche 5 août, les deux hommes entendent des cris provenant d'un appartement. Par la fenêtre, ils voient un homme commettre des violences physiques sur une femme.
Sans attendre, ils décident d'agir et vont toquer à la porte. Les cris cessent, mais reprennent quelques instants plus tard. Ils vont alors retoquer, mais cette fois-ci en se faisant passer pour des policiers. Ils annoncent en frappant la porte : "Police ouvrez !" On leur ouvre la porte, et les deux hommes arrivent à sortir la femme de l'appartement. Ils ont ensuite appelé la police en composant le 17 et ont filmée la scène sur leur téléphone portable.
Arrivée sur place, la (vraie) police a arrêté l'homme de 33 ans qui battait la victime. Il a été présenté lundi 6 août devant un magistrat de Nantes. La police a qualifié ce geste courageux "d'héroïque". La victime elle, qui a reçu plusieurs coups au visage de la part de son agresseur et s'est vue notifier cinq jours d'incapacité totale de travail. Selon Ouest France, le couple aurait loué l'appartement pour le week-end.
Pour rappel, en France, 123 femmes sont mortes en 2016 de violences conjugales, soit une tous les trois jours. En 2017, elles ont été au moins 109, selon un décompte non officiel effectué par la journaliste Titiou Lecoq pour Libération. En 2016, seule une victime sur cinq a porté plainte contre une violence physique ou sexuelle selon le ministère de l'Intérieur et plus de la moitié n'ont pas fait de démarche auprès d'un·e professionnel·le ou d'une association. Sur 225 000 victimes déclarées, 110 000 ont porté plainte en 2016, et 17660 personnes ont été condamnées pour violence sur leur partenaire. La majeure partie de ces condamnés (96 %) était des hommes.