Samedi 8 juin, la délégation aux victimes du ministère de l'Intérieur a publié les résultats de son étude sur les homicides conjugaux. Elle comprend tous les faits d'homicides, assassinats et cas de violences volontaires ayant entraîné la mort. En France, 148 femmes sont décédées victimes de leur compagnon l'an passé. À l'inverse, 26 hommes ont été tués. Un nombre de décès en hausse comparé à l'année précédente, avec 22 cas supplémentaires recensés.
L'alcool, la drogue ou les médicaments ont eu une influence sur le discernement de l'auteur ou de la victime dans 50% des cas de tentative de meurtre. Pour les trois quarts des cas, l'intention de tuer s'accompagne d'une arme blanche ou à feu. C'est dans les Alpes-Maritimes que l'on comptabilise le plus de décès. Les départements du Nord et de la Seine-Saint-Denis sont également très touchés par le phénomène. Au sein d'un couple, un homicide se produit tous les deux jours en France.
Dans un communiqué commun, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, et la ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem ont fait part de leur détermination afin de « mettre en œuvre tous les dispositifs nécessaires pour lutter plus efficacement contre ces violences qui brisent chaque année trop de vies et de familles ». Un nouveau plan interministériel de lutte contre les violences faites aux femmes est sérieusement envisagé. Il viendra renforcer certains dispositifs déjà existants, comme le « Téléphone grand danger ». Destiné aux femmes victimes de violences, ce téléphone leur permet d'être secourues dans un temps très court en cas de danger. Expérimenté au sein de 4 départements, ce système d'aide devrait s'étendre prochainement à tous le territoire, pour toutes celles dont le quotidien conjugal rime avec cauchemar.
Camille Coutant
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