Les femmes victimes de violence en Île-de-France seront mieux prises en charge. Afin de lutter contre les agressions conjugales dans toute la région et aider les victimes à déposer plainte plus facilement, les hauts magistrats ont décidé jeudi 18 avril, d’un commun accord, à l’initiative du procureur général de Paris, d’améliorer deux dispositifs préventifs : le téléphone « très grand danger » et l’ordonnance de protection, rapporte Le Parisien.
Le téléphone « très grand danger » sera généralisé dans toute l’Île-de-France d’ici la fin de l’année (pour l’instant il n’a été expérimenté qu’à Paris, en Seine-Saint-Denis et dans le Val-d’Oise). Cet appareil dispose d'un bouton d'alerte qui prévient les autorités que la victime court un danger imminent. Celle-ci est alors immédiatement localisée puis secourue. Ce dispositif s'adresse aux femmes séparées de leur compagnon violent, contre qui elles ont porté plainte, et qui les menace encore. L'appareil ne peut être délivré qu'après validation d’un magistrat du parquet.
Les mesures d’éloignement seront quant à elles délivrées plus rapidement, sous quinze jours contre plusieurs semaines actuellement. La victime doit porter plainte pour que son conjoint soit maintenu à distance mais elle n’aura désormais plus à apporter elle-même la preuve qu'elle vit sous les coups de son compagnon. La mesure d'éloignement devra être strictement respectée, pour cela, la police et la gendarmerie devront s’en assurer, et interpeller immédiatement le conjoint en cas de violation, avant de le présenter à un juge.
Le Parisien rappelle que tous les trois jours, une femme meurt à cause de violences conjugales.
Elodie Cohen Solal
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