Ce mardi 2 octobre en Iran, Zeinab Sekaanvand a été exécutée dans la prison centrale d'Urumieh après avoir été jugée coupable de meurtre sur son mari alors qu'elle n'avait que 17 ans.
L'organisation Amnesty International explique qu'elle a subi un test de grossesse le 29 septembre qui s'est révélé négatif, puis a été extraite de sa cellule le 1er octobre. Sa famille a été prévenue afin qu'elle puisse effectuer une dernière visite avant son exécution prévue le 2.
Issue d'une famille très religieuse, Zeinab Sekaanvand s'était mariée à l'âge de 15 ans pour pouvoir fuir sa famille avec une homme de quatre ans plus âgé qu'elle, Hossein Sarmadi.
Quelque temps après leur mariage, son époux est devenu violent. La jeune femme avait demandé de l'aide à plusieurs reprises. Elle racontera plus tard au procès qu'elle avait été plusieurs fois porter plainte à la police sans qu'aucune suite ne leur soient donnée. Elle avait également demandé le divorce à son mari qui lui avait été refusé.
Zeinab Sekaanvand avait été arrêtée en février 2012 par la police, dans la province de l'Azerbaïdjan occidental, dans le nord du pays. Elle y avait "avoué" le meurtre par coups de couteau de son mari. Détenue 20 jours, elle accusera plus tard les policiers de l'avoir battue sur tout le corps pour la faire avouer.
Plus tard, dans la dernière phase de son procès où elle a enfin pu avoir un avocat pour la défendre, Zeinab s'est rétractée en accusant son beau-frère de l'avoir violée et d'avoir tué son mari. Il lui aurait promis de lui pardonner si elle était condamnée. En effet, sous la loi iranienne, et suivant le principe de la loi islamique "d'oeil pour oeil", le frère de la victime avait le droit de ne pas demander la condamnation de Zeinab Sekaavand. Aucune enquête ne sera effectuée pour vérifier la parole de la jeune femme. Sa condamnation à mort a été prononcée en octobre 2014.
Le référant Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International, Philip Luther, ne décolère pas : "L'exécution de Zeinab Sekaanvand est une démonstration écoeurante du mépris des autorités iraniennes pour les principes de la justice pour mineurs et du droit international relatif aux droits humains. Zeinab n'avait que 17 ans au moment de son arrestation. Son exécution est profondément injuste et montre le mépris des autorités iraniennes pour le droit des enfants à la vie. Le fait que sa condamnation à mort ait fait suite à un procès manifestement inéquitable rend son exécution encore plus scandaleuse."
Amnesty International se dit "horrifiée par le recours continu des autorités iraniennes à la peine de mort contre des personnes qui étaient âgées de moins de 18 ans au moment du crime, ce qui constitue une violation du droit international des droits humains."
L'exécution de Zeinab Sekaanvand est la cinquième exécution de mineur·e en Iran depuis le début de l'année selon Amnesty International.