Après de multiples nominations, Virginie Efira a ENFIN reçu le César de la meilleure actrice pour sa performance émouvante dans Revoir Paris d'Alice Winocour. Une savoureuse victoire. Dans son discours, elle a relevé l'absence des femmes cinéastes de la catégorie Meilleure réalisation de cette édition. Et a cligné tendrement de l'oeil à des réalisatrices qui lui sont chères comme Rebecca Zlotowski (Les enfants des autres).
Formidable. Cependant, succès, réussites artistiques et couverture médiatique auréolée de classieux shooting (du côté de M le magazine du Monde récemment encore) n'empêchent pas le doute. C'est d'ailleurs une voix introspective que valorise volontiers l'actrice en interviews, jamais avare en réflexions critiques.
Comme lorsqu'elle aborde le sujet de la chirurgie esthétique dans Vogue, s'interrogeant : "Ça me semble appartenir à l'intime. La seule chose, c'est que les personnes qui tombent vraiment dedans, comme Obélix dans la potion magique, sont en général les derniers à se rendre compte que cela se voit beaucoup trop".
Une réalité que n'aimerait pas affronter l'actrice.
La chirurgie esthétique ? Très peu pour l'interprète de Victoria et Sibyl - deux films majeurs signés Justine Triet, saluée par l'actrice aux César. Mais Virginie Efira n'ignore pas les pressions diverses engendrées par le métier de comédienne, focalisé sur l'apparence physique et le "jeunisme". Elle ironise : "J'espère avoir un regard clément sur moi. J'aimerais trouver des chemins qui me détournent de moi-même. Mais vu le métier que je fais, il me faudrait une solide injection, non pas de Botox, mais de sagesse !".
"Ce qui est certain, c'est que la bataille contre le temps qui passe est perdue d'avance et que le plus sage est de l'accepter", a-t-elle achevé. Des mots qui n'étonnent guère au vu de la filmographie de l'actrice, jamais la dernière à faire montrer d'autodérision - on pense notamment à son rôle dans la comédie 20 ans d'écart.
Devant la caméra de femmes cinéastes comme Rebecca Zlotowski, Alice Winocour, Emmanuelle Cuau et Catherine Corsini, Virginie Efira s'impose en personnage féminin majeur, conscient de sa sexualité et de son corps, de sa force comme de ses faiblesses, tourmenté sans être inactif. Un personnage dont la vulnérabilité et les failles sont magnifiées et s'avèrent indissociable de la vérité qu'elle exprime. De quoi décomplexer.