Il s'appelait Hendrik Palm, il avait 93 ans et habitait Roden, une bourgade du nord des Pays-Bas. Sa fille unique, Erla, venait de s'envoler aux côtés de son mari, Rob, et de leurs deux enfants, Merel et Mark, très sûrement afin de passer quelques jours de vacances dans un pays d'Asie du sud-est. Lorsqu'ils sont montés dans le Boeing immatriculé MH17, MH pour Malaysia Airlines, ils ne savaient pas que l'avion allait être abattu quelques heures plus tard lors du survol de l'Ukraine. Ils ne savaient pas que personne n'en réchapperait, ni eux, ni personne.
Hendrik non plus, d'ailleurs. Il ne savait pas qu'il allait perdre sa fille, son beau-fils et ses petits-enfants comme ça, d'un seul coup. Le pauvre homme en est littéralement mort de chagrin, explique le faire-part de décès paru dans le journal local. Il s'est éteint cinq jours après le crash, le 22 juillet.
Le crash du vol MH17 est une tragédie d'autant plus vive que, parmi les passagers, se trouvaient de nombreux experts sur le Sida s'envolant pour une conférence internationale. Il s'y trouvait même l'inventeur de la trithérapie qui a révolutionné les traitements. Aucun n'a survécu. À cette injustice se rajoutent les pillages sur le lieu de l'impact et la coopération aléatoire des rebelles. Faisant face à des accidents en série, la Malaysia a même proposé de rembourser les billets.