Dans la famille des objets en plastique à usage unique, je voudrais le test de grossesse. La durée de vie de ce petit bâtonnet sur lequel on urine avant de le voir passer au bleu puis de le jeter à la poubelle n'excède en effet pas les dix minutes.
Chaque année en France, environ 3 millions de tests de grossesse sont vendus en grande surface ou en pharmacie. Or, tout comme les pailles ou les cotons-tige, l'utilisation massive de ces objets en plastique non-recyclable n'est pas sans conséquence sur l'environnement.
Comme le rappelle l'Obs, 300 millions de tonnes sont produites chaque année dans le monde – dont plus de 60 en Europe. Une grosse partie de cette production concerne des emballages ou des objets à usage unique ou éphémère. Mais si ces objets restent peu de temps entre nos mains, ils mettent en revanche 100 à 200 ans à se dégrader en nanoparticules.
La pollution de plastique est telle qu'un amas de déchets colossal empoisonne nos eaux et nos océans ainsi que les espèces maritimes qui y vivent. Il est donc urgent de réduire drastiquement notre consommation de plastique.
Pour limiter la pollution liée aux déchets plastiques, deux étudiantes américaines ont donc décidé de s'attaquer aux tests de grossesse. Leur proposition ? Le "Lia", un test biodégradable que l'on peut composter ou jeter directement dans la cuvette des toilettes.
Le dispositif est conçu à partir d'une quantité de matériau équivalent à six feuilles de papier hygiénique à trois épaisseurs et ne contient pas de colle. Il est entièrement constitué de fibres à base de protéines, de plantes et de minéraux qui se biodégradent, qu'elles soient rincées ou compostées.
"Nous pensons que les matériaux doivent correspondre au cycle de vie des produits", a expliqué Bethany Edwards, cofondatrice et PDG de Lia, au site américain Fast Company en avril dernier.
"Personne n'avait innové sur le facteur de forme du test de grossesse depuis plus de 30 ans. Le plus grand changement de l'époque a été l'ajout d'un écran électronique et d'une mini-batterie, ce qui a augmenté l'empreinte des déchets des tests de grossesse", ajoute la co-fondatrice de Lia.
Les créatrices, qui assurent que le produit offre le même taux de précision de 99 % que les tests existants, précisent que le processus d'utilisation s'avère similaire à ce que l'on connaît déjà.
On urine sur une languette, puis le résultat s'affiche au bout de quelques minutes. Une ligne indique un résultat négatif, deux signifient qu'il y a grossesse.
Fondé en 2015 par les amies Bethany Edwards et Anna Couturier-Simpson, le produit Lia a reçu l'approbation de la Food and Drug Administration (équivalent américain de la Haute Autorité de Santé en France) en décembre dernier.
Le test sera disponible prochainement en magasin aux États-Unis. Pour la vente en ligne, il faudra patienter jusqu'à cet été. Le prix d'un paquet de deux tests de grossesse se situe entre 13 $ et 15 $ (soit environ 12euros).