

« Ah moi les cons ça me fait plus rien, c’est comme les antibiotiques », « Van Gogh, il était peut-être fou, mais quand tu vois le tableau de sa chambre, il faisait son lit », « Les vieux c’est la mémoire de la société, sauf que ceux qu’on a, ils se souviennent de rien », « Toi si tu donnes ton foie à la science, elle va faire un putain de bond en arrière »… Bêtes, drôles et terriblement lucides, on connaît tous les savoureuses « brèves de comptoir ». Pas forcément ceux qui les ont mises au jour : le pêcheur de perles, Jean-Marie Gourio, et celui qui les a adaptées au théâtre en 1994 puis en 1999, Jean-Michel Ribes.
Ce metteur en scène à la chevelure einsteinienne est aussi acteur, dramaturge, réalisateur, scénariste… et directeur du Théâtre du Rond-Point depuis 2002. Un métier risqué qui lui a valu entre autres, en 2012, de recevoir une tarte aux excréments, lancée par des catholiques outrés par la pièce Golgota picnic, à l’affiche dans son théâtre (le Christ recevait le même sort dans la pièce).
L’incident ne l’a pas dégoûté des lieux. Il y met actuellement en scène la pièce Théâtre sans animaux, « des courtes fables, portraits, gribouillis » où l’on s’interroge sur des sujets aussi cruciaux que « comment arrêter de fumer quand on ne porte pas de perruque Louis XV ? » ou « pourquoi ne peint-on plus de carpes ? » et qui constituent « un hommage à tous ceux qui luttent contre l’enfermement morose de la mesure ». Bref des saynètes fantasques qui ne sont pas étrangères à l’univers de Raymond Queneau, le célèbre auteur de Zazie dans le métro. Enfant, Jean-Michel Ribes a souvent croisé le poète à la table de ses parents, à 16 ans, il découvre son roman Les fleurs bleues, c’est le coup de foudre. Récit en vidéo :