"J'avais 12 ans, lui 36, et il m'a assassinée" : Adèle Haenel dénonce son agresseur présumé dans une prise de parole puissante
"J'avais 12 ans, lui 36, et il m'a assassinée" : Adèle Haenel dénonce son agresseur présumé dans une prise de parole puissante
Adèle Haenel prend la parole. Du 9 au 10 décembre s'est tenu au tribunal correctionnel de Paris le procès de son agresseur présumé, Christophe Ruggia.
Le cinéaste de 59 ans, qui a dirigé Adèle Haenel alors que celle-ci était encore enfant, est accusé d'agressions sexuelles sur mineure. Et plus précisément d'"agressions sexuelles aggravées" qui auraient pris place en dehors du tournage, entre ses 12 et 14 ans.
Et pour la première fois depuis la fin du procès de Christophe Ruggia, l'actrice doublement Césarisée a décidé de sortir de silence. Sur les ondes de France Inter, face à Sonia De Villers.
Elle s'exprime : "Cet homme a agressé sexuellement l'enfant que j'étais, c'est lui qui l'a fait disparaître, qui l'a assassiné en fait... Je n’ai jamais eu l’occasion d’être cet enfant”.
"Je n'ai jamais eu 12 ans à ses yeux : on m'a toujours dit que j'étais un adulte dans un corps d'enfant" : Adèle Haenel prend la parole et c'est dévastateur.
"On l'a tout le temps adultisée, cet enfant, il a toujours été responsable. Même moi, à partir de 2019, quand j'ai commencé à parler, je me suis dit que je le faisais dans MeToo en tant que femme. Et j'ai capté plus tard, c'est au fur et à mesure que j'ai compris. En fait, j'avais 12 ans. J'ai tellement oublié que je n'ai jamais eu 12 ans"
"On m'a toujours dit que j'étais un adulte dans un corps d'enfant, donc c'est tardivement que j'ai pris la mesure de ce que ça veut dire, un enfant de 12 ans, en fait. Je suis atterrée, qu’on ait fait faire ça à des enfants, des scènes de sexe à des enfants. Et bien sûr, il y a le réalisateur, mais il y a un ensemble de corps de métier autour, une cinquantaine d'adultes en fait”