Sommeil : pour vivre heureux, chacun son lit ou chacun sa couette

John Dittami, chercheur au service de biologie des comportements de l’institut de zoologie de Vienne et son complice Gerhard Klosch, de l’Institut de recherche sur le rêve et la conscience se sont attardés sur les habitudes de sommeil des couples. « Hommes et femmes ne vivent pas du tout de la même façon la nuit à deux », indique John Dittami. « Les femmes ont un sommeil plus reposant sans leur partenaire, alors que les hommes ont un sommeil plus doux quand ils dorment avec leur compagne ». « Les femmes (…) semblent subir le lit à deux, mais ne veulent pas laisser leur place, arguant que cela rassure leur compagnon », ajoute-t-il. Apparemment dormir à deux à l’écart du groupe est un comportement social récent comparé à l’échelle de l’évolution. Il faudrait encore du temps pour que notre activité psychique l’intègre.

Ils mettent aussi en avant une question de culture : « La culture est le plus grand ennemi du sommeil », ajoute John Dittami. « Dans chaque pays, cette culture nous dicte quand et comment il faut dormir. Alors qu'on dort bien quand on fait ce que l'on veut ». Ces deux chercheurs ont continué à analyser toutes sortes de données, comme la couette : « La grande couette commune est un désastre. Chacun dans le lit veut la tirer à lui. C'est une source de tension énorme que nous avons mesurée. » Les chercheurs notent que dans les pays du Nord chacun a sa couette.

Damien Léger, professeur spécialiste du sommeil a aussi mis en avant l’importance de la largeur du lit. Des tests ont été effectués en janvier 2012 sur des cobayes. Dix couples avec nombre de capteurs ont dormi dans des lits de 140 cm, le format standard, puis dans des lits de 160 cm. les résultats sont sans équivoque. On relève davantage de sommeil profond, moins de réveils nocturnes, et les dormeurs estiment avoir amélioré « de près de 50% leur sensation de confort ». Pour seulement 20 cm de plus.

En France, quatre Français sur dix déclarent souffrir de troubles de sommeil selon l’Institut national du sommeil et de la vigilance.

Nicolas Pasquier

Crédit photo : Digital Vision

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