La star de ce classique de l'érotisme l'affirme : "on peut vivre sans sexe !"

Parler de sexualité sans sexisme ? 

Croyez-le ou non, mais oui, c'est possible. La cinéaste et scénariste Audrey Diwan (le film choc L'événement) le prouve avec Emmanuelle, son remake très personnel du classique scandaleux de l'érotisme hexagonal. Difficile de passer après Sylvia Kristel, actrice sulfureuse et fascinante de mélancolie, à la carrière hélas sacrifiée... sur l'autel du patriarcat.

Mais qui joue Emmanuelle alors dans cette escapade moite abordant les émois difficiles d'une femme d'aujourd'hui ? Simple : la grande Noémie Merlant, binôme éternelle d'Adèle Haenel, son âme soeur du cinéma, dans le Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma (romance lesbienne qui a célébré son anniversaire récemment : l'occasion pour nous de la décrypter amoureusement dans cet article).

 Et l'actrice Césarisée, qui est aussi réalisatrice, a ses propres idées sur le sexe... Et sur le plaisir féminin. 

Des positions radicales, même... 

"C’est excitant de faire un film comme celui-ci, tout en parlant d’érotisme, d'excitation, de sensualité. C'est un film réalisé par une femme et qui s'interroge sur les représentations de la sexualité. Emmanuelle est une femme qui voyage et est en quête de son plaisir", affirme derechef Noémie Merlant dans l’émission «Conversations» de Madame Figaro. 

Au sein du programme, elle va dès lors décrire ce qui pour elle peut définir le désir des femmes...

"Seule aussi, on peut aller à la découverte de son propre corps... Une vie sexuelle 'épanouie', ca ne veut rien dire en fait. Les moments les plus heureux de ma vie, il n'y avait pas forcément de sexe ! C'est juste une question de lâcher prise... D'ailleurs la libido et le sexe ne sont pas une obligation", détaille-t-elle sans pudeur. "... on peut vivre sans !".  

Une assertion qui nous rappelle les grands engagements actuels, féminins et féministes. La grève du sexe, la grève de l'hétérosexualité, autant de réponses permises à la "dating fatigue" notamment : ce "trop plein" de rencards d'un soir. La grève du sexe a toujours été un combat pour l'égalité, porté aujourd'hui par des stars comme Lio : cette enquête que nous avons dédié à ce sujet brûlant l'illustre bien

"Quand on montre l’érotisme et le désir féminin au cinéma, la sensualité passe par des sons, des bruits, des regards d’attente, des passages dans les couloirs où on sent la moiteur du lieu", affirme-t-elle passionnément.

Autre sujet, autre militance, le plateau de Clique, Noémie Merlant était également revenue sur sa grande amie Adèle Haenel, retirée du septième art par engagement féministe. Une sororité très sentimentale abordée auprès de Mouloud, avec beaucoup d'émoi. 

Et comme nous le relatons dans cet article, elle avait témoigné : "Je suis désolée qu'on parle pas plus d'elle, de comment elle va, de ce qui va se passer pour elle... Je pense qu'il y a des hauts et des bas pour elle en ce moment... Adèle Haenel, on peut lui dire merci !"