Le 8 octobre 2013, le parlement européen a voté une directive sur les produits du tabac. Le cas de la cigarette électronique était pour la première fois abordé au niveau européen. Alors que la commission ENVI, en charge de préparer le texte proposait une médicamentalisation de la cigarette électronique, les eurodéputés ont choisi de ne pas la considérer comme telle. La nouvelle a constitué un grand soulagement pour tous les vapoteurs qui craignaient qu'elle soit cantonnée aux pharmacies. Seulement, une réglementation est actuellement en cours de préparation. Plusieurs propositions réduiraient l'offre de la cigarette électronique en Europe.
En partant du texte voté par le Parlement européen, la Commission européenne est actuellement en train de travailler sur des propositions de modifications de la directive du 8 octobre 2013. Parmi les éventuelles réglementations, on pourrait trouver :
- l'interdiction des liquides pour recharger des cigarettes électroniques,
- l'interdiction de la majorité des arômes,
- l'interdiction des cigarettes électroniques rechargeables,
- le taux de nicotine des liquides limité à 20mg/ml (et à 10mg par cartouche pré-remplie)
Cela reviendrait à ne commercialiser grosso modo qu'un type de modèle de cigarette électronique, aujourd'hui dépassé et peu écologique. Or, des études scientifiques ont montré que pour arrêter de fumer le matériel jouait un rôle très important. Cela serait donc amoindrir le potentiel pouvoir de sevrage de la cigarette électronique. Pour rappel, une étude récente parue dans la revue scientifique The Lancet a récemment conclu que la cigarette électronique permettait au moins autant que les patchs d'arrêter de fumer. Mieux, elle serait même plus efficace pour diminuer la consommation de tabac.
Ces propositions vont à l'encontre de l'esprit de la décision prise par le Parlement européen en octobre dernier. Comme justifier de telles préconisations ? Certains y verront l'influence des lobbies pharmaceutiques qui ont subi un lourd revers lors du dernier vote du parlement, plutôt à l'avantage de l'industrie du tabac. La récente baisse des ventes de produits de substitution nicotinique (patchs, gommes à mâcher...) les y inciteraient inévitablement pour limiter la casse. Récemment, 100 médecins français ont pris position pour la cigarette électronique. L'amélioration visible de la santé de leurs patients fumeurs ayant basculé vers la cigarette électronique les y a incité. D'autant plus que les études favorables à la cigarette électronique s'accumulent comme les récents travaux du Docteur Farsalinos.
Sylvain Filatriau