Les épiceries solidaires et sociales se sont développées à la fin des années 1990, sous l'impulsion des Centres Communaux d’Action Sociale (CCAS), à l’initiative de collectifs d’associations ou d’initiatives citoyennes. Aujourd'hui, il en existe environ 400 en France. Elles proposent d'offrir aux plus démunis des aliments variés, de l'huile aux féculents en passant par les fruits et les légumes, comme dans une vraie boutique. Les personnes viennent y faire leurs courses elles-mêmes, sous les conseils d'une assistante sociale. Offrir ? Pas vraiment, car toute la force de l’épicerie solidaire est là : apporter une aide alimentaire moyennant une participation financière à hauteur de 10 à 20% du prix habituel, permettant aux bénéficiaires de retrouver une certaine dignité et surtout, gagner en autonomie. Le montant fixé dépend de leur statut, une personne seule a droit à un caddie hebdomadaire de 11 euros (sur les prix fixés en grande surface), soit un règlement de 1,10 euro à l'épicerie, qui requiert une logistique importante. Chaque année, ce sont près de 66 tonnes de provisions qui sont déchargées via différentes sources d'approvisionnement (Banque Alimentaire, grandes surfaces, collectes…), soit près de 2 tonnes par semaine. L'épicerie apporte une aide réelle à tous ceux qui en ont besoin, démunis ou isolés comme Darsof, 36 ans : « l'épicerie me démarginalise dans ma vie sociale, elle me permet de rencontrer des gens ». Pour les bénévoles, tout est lié (santé, logement, problèmes sociaux...), il suffit simplement de savoir écouter les gens.
L’épicerie solidaire, par définition, est un lieu chaleureux, facilitant la création de liens. Ainsi, chaque épicerie propose un espace de convivialité, généralement appelé « le café », où bénéficiaires, bénévoles, travailleurs sociaux pourront se retrouver, tisser des liens, s’informer et converser autour de boissons chaudes et fraîches. On ne peut établir de portrait-robot des bénéficiaires des épiceries solidaires. En situation de précarité, ils sont étudiants, SDF, seul, isolé ou en famille, ont de 18 à 90 ans. Ensemble, ils sont près de 120 000. L'épicerie travaille en réseau avec les structures d'aide sociale dont elle est partenaire (CCAS, CPAM, Conseil Général, centres hospitaliers, associations diverses...), afin d'orienter au mieux les personnes accueillies dans une démarche de droit commun. Elle peut proposer par ailleurs un accompagnement social ou médical. Si vous souhaitez à votre tour vous investir, vous pouvez devenir bénévole régulièrement, ou pour quelques heures. Vous pouvez également faire des dons, financier, en nature (vêtements, produits alimentaires, matériel de bureau...) ou proposer un emploi à ceux qui fréquentent l'association.
Corot Entraide est une association caritative née en 1973. A l'origine, trois femmes, Marie-Thérèse Birot, Michèle Bachelet et Huguette Dussausoy qui habitaient dans le quartier de la Rue Corot, dans le XVIème arrondissement de Paris. Celles-ci décident d'aider les gens du quartier comme elles le peuvent. « L'esprit de l'association se fonde sur la reconnaissance de la dignité de l'Homme, sur le respect dû à la personne humaine, quelle que soit sa situation, et sur la confiance en ses capacités de progrès et en sa faculté de retrouver l'espoir » (Extrait de la charte de Corot Entraide). L'association accueille une épicerie sociale, mais au-delà de l'aspect alimentaire, elle propose ateliers (cuisine, peinture, sorties), vêtements et réunions d'informations sur des questions telles le logement, l'endettement ou la santé grâce à une équipe de bénévoles souvent spécialisés. Ainsi Annick, bénévole, est chargée de la santé "Je suis un interlocuteur complémentaire, entre assistante sociale, médecin et accueillant de référence." Aujourd'hui, Corot Entraide réunit plus de 100 bénévoles et près de 4200 bénéficiaires chaque année. Corot Entraide est reconnue œuvre de bienfaisance depuis 1995 par la Préfecture de Paris.
Le site de Corot Entraide
Chloé Dubois
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