Olivia Moore est une humoriste française, anciennement chroniqueuse sur Europe 1, dont la chaîne Youtube rassemble aujourd'hui plus de 17 000 abonné·e·s. Chaque mois, elle aborde sur la plateforme un sujet lié à la maternité, aux relations ou plus récemment, au confinement, dont le titre est ponctué par "c'est pourri". Cette semaine, c'est le fait d'être une femme qui est passé au crible, et surtout les dizaines d'injonctions qui collent à la peau de la majorité de la population. Une vidéo sobrement intitulée "Être une femme, c'est pourri".
Elle démarre : "Evidemment que c'est pourri, d'être une femme. C'est pas nul, mais c'est pourri. Être un homme aussi, c'est pourri, mais pas pareil". Et en écoutant ses arguments, on ne peut qu'adhérer.
Elle dénonce d'abord l'école : "Très jeune, tu vas réaliser que, être une fille, c'est un truc spécial. 'Bah nan tu peux pas jouer au foot avec nous, c'est pas un sport de filles'. Parce que la balle, vous shootez dedans avec le pénis ? Ça doit faire mal". Ou encore : "Au collège, il va falloir être un peu discrète, 'parce que quand il y a des filles dans la classe, ça déconcentre les garçons'".
Puis, s'attaque à la pression sociale autour du couple : "Tu vas être en couple. Parce que sinon c'est louche. Parce que si t'es pas en couple, t'es plus une femme. Non. T'es une vieille fille avec un chat. Et apparemment, vaut mieux vivre avec un blaireau qu'avec un chat."
Aux clichés sexistes : "On va te prendre pour une idiote. Quand tu fais un créneau dans la rue, y a des gars, ils vont s'arrêter et t'indiquer comment faire alors que tu ne leur as rien demandé." Au standards de beauté : "En termes d'apparence, le crime ultime, c'est de ressembler à un homme. Donc tu enlèves tout ce qui dans ta vie ressemble à un homme. Les poils, le poids, les muscles, la séduction active, la libido décomplexée, la mécanique automobile, la prise de parole en public et le pouvoir."
Olivia Moore tacle ensuite l'impunité des agresseurs et la culture du viol, les injonctions autour de la tenue des femmes, et la honte et culpabilité auxquelles font face les victimes de violences sexuelles. Et aussi, le harcèlement de rue : "Un jour, tu vas croiser un type dans la rue, il va te regarder et il va faire 'ben faut sourire mademoiselle'. Parce que dans la rue, c'est important que tu aies l'air sympa. Même si t'as dormi quatre heures, t'es à la bourre, ton chien est mort, t'as des hémorroïdes : faut avoir l'air sympa. Tu vas rentrer tard chez toi le soir avec ton trousseau de clés en guise de poing américain, en pensant à des histoires de joggeuses enlevées à deux pas de chez elle."
Elle conclut toutefois, après avoir également étrillé le patriarcat, le racisme et les discriminations sociales, que oui, "être une femme, c'est pourri, mais ça rend sacrément courageuse, inventive et solidaire". Vivement le temps où ces qualités indéniables ne seront plus une nécessité pour survivre.