« Samedi ? Attends je regarde, ah je serai dans le Sud ». Quand on a un jules qui vit ailleurs, on a une vie riche et trépidante de fille toujours entre deux trains. Et on peut surtout s’offrir un petit week-end loin de chez soi sans payer l’hôtel. Les joies de la résidence secondaire (avant l’âge d’en avoir une).
Toutes les études vous le diront, on dort mieux quand on dort seul. Votre mec vivant à 3 000 bornes de chez vous, ses ronflements intempestifs ou sa fâcheuse tendance à se rouler dans la couette ont peu de chances de vous déranger. Conclusion, vous roupillez comme une bienheureuse, vous avez une patate inimaginable… et vous dormez quand même en petite cuillère le week-end.
Quand on voit son mec tous les 15 jours, on a curieusement tendance à préparer sa venue comme si on le voyait pour la première fois. Autrement dit, alors que vous avez traîné le même jean pendant toute la semaine au bureau, le vendredi, vous arrivez frétillante avec une minijupe et de l’eye-liner et vous passez votre après-midi sur des blogs de cuisine pour trouver ce que vous allez mitonner le soir. Votre voisine de bureau : « Laisse-moi deviner, ton mec rentre ce week-end ? ».
Pas de gros stick Mennen (pour eux les hommes) à côté de vos flacons de parfum, pas d’objets personnels transportés dans des sacs en plastique et abandonnés çà et là, pas de télé géante. Votre appartement est un havre de paix ambiance catalogue AM.PM. où les chaussures sont rangées par couleur. Et vous aimez ça.
Pour être satinée du mollet, il faut biiien faire repousser les poils « au moins trois semaines », vous serine votre esthéticienne. Il est donc rigoureusement impossible d’être en couple ET épilée au cordeau chaque fois qu’on s’envoie en l’air. Sauf quand on voit son mec toutes les trois semaines. Chanceuse.
Votre boîte aux lettres, ce vulgaire réceptacle à quittances de loyer, peut vite devenir l’objet le plus romanesque du monde si l’être aimé est allé baguenauder à l’autre bout du monde. Ah la petite porte qui s’ouvre, ah l’enveloppe déchirée à la hâte dans l’ascenseur. Ah ses fautes d’orthographe tellement sexy…
Vous, le soir, vous ne dites pas « Rha on a laissé la lumière allumée dans la salle de bains, preum’s j’y vais pas, hé tu remplies la bouteille d’eau au passage ? » Vous envoyez une photo suggestive à votre aimé additionnée d’un laconique « Miss you » et vous vous endormez en l’imaginant piaffer devant votre MMS.
Quand « il revient », vous êtes au top de votre sexitude (cf. 3) et vous avez réglé tout le scénario : pose langoureuse contre la poinçonneuse + course au ralenti entre les jets de fumée + étreinte torride avec porter intégré (vous avez répété devant N’oublie jamais toute la semaine) + marche lente jusqu’aux tourniquets la tête sur son épaule. Quand il s’en va le dimanche soir, rebelote. Vous vous roulez des pelles comme s’il partait au front devant une galerie de voyageurs attendris.
« C’est ton tour de vaisselle », « T’as oublié d’acheter du Destop », « La lunette des chiottes, bordel » sont des phrases qui vous sont inconnues et, à ce jour, vous n'avez décelé aucune manie insupportable chez votre concubin. Pro-fi-tez.
Votre mec « que-vous-voyez-si-peu-snif-snif » va vite se transformer en alibi en or pour éconduire tous les relous qui veulent absolument squatter vos fins de semaine. « Ah non, désolée, mon copain est là ce week-end, je n'y suis pour personne », direz-vous. Et tout le monde trouvera ça normal (voire trop cute). Héhé, vous êtes diabolique.