Que l'on soit l'aîné, l'enfant du milieu ou le petit dernier, notre rang de naissance au sein d'une fratrie jouerait, selon plusieurs études, un rôle déterminant dans le développement de notre personnalité. Et le benjamin justement ne semble pas être le plus mal loti. On pourrait pourtant penser qu'il servirait de bouc émissaire à ses frères et soeurs et son statut de chouchou de la famille - bien qu'en vérité, l'enfant préféré des parents serait l'aîné - ne l'aiderait pas à s'intégrer à sa fratrie. Pourtant, il ressort de diverses études scientifiques que le plus jeune de la famille deviendrait, en grandissant, quelqu'un de drôle, aventureux et créatif, comme le rapporte Le Huffington Post.
Alors que les aînés, de par leur statut, endossent naturellement le rôle de leadership au sein de la fratrie, le benjamin tente de se trouver un "créneau familial inoccupé", comme l'explique Frank Sulloway, chercheur et auteur de l'ouvrage "Born to Rebel". Ayant soif de découvertes et d'aventures, les petits derniers vont donc avoir tendance à affirmer leur identité en prenant plus de risques que leurs aînés et en faisant preuve d'une grande curiosité.
Autre qualité dont seraient dotés naturellement les petits derniers : l'humour. En effet, d'après un sondage s'intéressant à l'influence de l'ordre des naissances sur notre personnalité, publié sur YouGov en 2015, les benjamin(e)s s'estiment plus volontiers comme étant des personnes "drôles" quand les aînés ont tendance à se voir comme des gens "sérieux". Et ce trait de caractère serait une nouvelle fois dû à leur rang de naissance. Durant leur prime enfance, les petits derniers doivent rivaliser d'ingéniosité pour attirer l'attention de leurs parents, et selon les dires du psychologue Richard Wiseman, à la BBC, ils se serviraient de l'humour pour aboutir à leurs fins.
Toujours d'après le sondage YouGov, les frères et soeurs les plus jeunes ont également tendance à moins se prendre la tête. Il faut dire que si leurs parents ont pu stresser pour le premier enfant, leur expérience et la nécessité d'élever plusieurs enfants en même temps, leur fait opter pour une parentalité plus décontractée avec l'arrivée du petit dernier. Une "zénitude" qui semble déteindre sur les enfants. En effet, comme le confie à CNN, Kevin Leman, psychologue et auteur de The Birth Order Book, "les enfants les plus jeunes ont tendance à être moins soumis aux règles, mais reçoivent encore beaucoup d'attention", une combinaison éducative où la pression n'a pas franchement sa place, donc.
Leur humour décapant permet aux plus jeunes de la famille d'avoir un joyeux cercle social comme le confirment les études réalisées par Frank Sulloway. Et en effet, se faire une place est une habitude pour eux qui ont déjà dû s'efforcer de le faire au sein de leur propre famille durant leur enfance. Et pour séduire leur auditoire, ils ont même appris les bases de la manipulation, note le Dr. Leman au HuffPost : "Les plus jeunes enfants sont manipulateurs, sociables, ouverts et doués en vente (...) Ils savent comment contourner les gens".
Si l'aîné aurait un QI (légèrement) supérieur au reste de la fratrie, le benjamin, lui, serait le plus créatif. Et cela serait une nouvelle fois dû au fait que, débarquant en dernier au sein de la famille, il doit se démarquer de ses frères et/ou soeurs. Selon Sulloway, les derniers-nés doivent trouver leur place tout en évitant d'emprunter exactement la même route que leurs frères et soeurs plus âgés. Ainsi, selon un sondage publié dans Career Builder, en 2011, les petits derniers de la famille sont souvent attirés par des emplois créatifs, tels que le design, l'architecture, l'écriture ou l'art.