Il y a d'abord l'aîné : sérieux, compétent et perfectionniste. Vient ensuite le benjamin. Parce qu'il est le deuxième né dans une famille et se trouve être « l'enfant du milieu », le benjamin est souvent décrit comme le plus coopératif et le plus flexible. Enfin, arrive le cadet. Petit dernier de la famille, il est aussi le plus créatif, le plus indépendant et le plus charismatique de ses frères et sœurs.
Si vous vous reconnaissez dans l'un de ces portraits, alors vous tomberez sûrement d'accord avec l'étude menée par le professeur Frank Sulloway, membre de l'Institute of Personality and Social Research de l'Université Berkeley, en Californie. Pour ce dernier, l'ordre de naissance jouerait un rôle déterminant dans le développement de notre personnalité et de notre rapport aux autres. « Les gens utilisent leur rang de naissance pour donner un sens profond à leur vie, explique-t-il. Les frères et sœurs n'ont en commun que la moitié des gènes. Ce sont les combinaisons de gènes non identiques et l'environnement qui façonnent les différences de personnalité dans la fratrie. D'ailleurs, d'après les documents répertoriés, la plus grande partie de ces différences s'explique par le rang de naissance. En fait, il joue un rôle presque aussi important que la différence des sexes. »
Mais pourquoi donc le rang que l'on occupe dans sa famille joue-t-il un rôle déterminant dans notre développement psychologique ? Pour le professeur Frank Sulloway, c'est avant tout parce que les parents ne se comportent pas tout à fait de la même manière suivant qu'ils ont affaire au premier né, à l'enfant du milieu, ou au petit dernier.
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Parce qu'il est le premier enfant de la famille, l'aîné a très souvent reçu énormément d'attention de la part de ses parents. Très anxieux à l'idée de mal s'y prendre, les parents ont tendance à surprotéger leur enfant aîné et à admirer chacune de ses réussites. Parce qu'il est aussi le premier né de la famille, l'aîné sera le seul de ses frères et sœurs à n'avoir eu ses parents « que pour lui »… avant l'arrivée d'un petit-frère ou d'une petite-sœur.
L'ensemble de ces éléments influence la personnalité du premier né. Il est généralement le plus sage et le perfectionniste, et le plus compétent aussi. S'arrogeant souvent le rôle de « troisième parent » auprès de ses frères et sœurs, il joue le rôle du frère ou de la sœur « responsable » et cherche généralement à être le meilleur. En contrepartie, l'aîné est aussi souvent anxieux et a tendance à prendre très à cœur chacun de ses échecs.
Contrairement à son grand frère ou à sa grande sœur, le deuxième enfant né n'a jamais eu le privilège d'avoir ses parents rien que pour lui et doit, depuis sa naissance, les « partager ». Sa position, entre un frère ou une sœur plus âgés et éventuellement le petit dernier, n'est pas la plus facile à occuper. Parce qu'il n'est pas le premier né, et qu'il a aussi un frère ou une sœur plus jeune que lui, l'enfant du milieu doit apprendre très vite à « charmer » son entourage pour susciter l'attention. Cela a une influence directe sur sa personnalité : il est généralement le plus conciliant et le plus flexible de ses frères et sœurs, toujours enclin à pacifier les relations. C'est grâce à ce rôle de diplomate qu'il trouve sa place, indispensable, au sein de la fratrie.
Le dernier né de la famille est souvent le plus charismatique de ses frères et sœurs, mais aussi le plus insouciant. Parce qu'il est le « bébé de la famille », ses parents ont souvent eu tendance à se monter plus indulgent avec lui qu'avec leurs autres enfants. Le plus jeune est généralement le plus créatif de la famille, celui qui jouit le plus de liberté et rechigne le plus à endosser des responsabilités.
Qu'en est-il enfin de l'enfant unique ? Parce qu'il a grandi entouré d'adultes, il est souvent mature, confiant et doté d'un imaginaire très développé. En revanche, l'absence de frères et sœurs font souvent de l'enfant unique quelqu'un d'indépendant, voire de solitaire.
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