De quoi ça parle ? Année 65, le rock'n'roll bouleverse le Royaume-Uni. A Glasgow, cinq copains se laissent emporter par cette vague de rébellion et fonde le groupe The Shuffles. Bien vite, ils décident de s'enfuir à Londres, la ville de tous les possibles. Mais quelques mois plus tard, ils sont seulement trois à revenir à Glasgow, leur rêve de rock'n'roll brisé. Cinquante ans passent, un meurtre brutal va sortir les trois Ecossais de leur existence sur le déclin. Aidés d'un jeune geek obèse, ils vont refaire le même voyage qu'à l'époque, bien décidés à remonter jusqu'à la nuit terrible qui vit mourir deux hommes et disparaître Ratchel, la fille qui les accompagnait.
Pourquoi ce livre nous rend accro ? Les Beatles, les Rolling Stones, les Who, les Kinks... C'est au son d'une bande-originale rock et nostalgique que Peter May nous embarque dans son roman noir où les envies de rédemption et la culpabilité s'entremêlent parfaitement. Si Les fugueurs de Glasgow est emmenée par une enquête pleine de suspens, on y trouve aussi de l'humour et des personnages empreints d'une grande sensibilité. Une fugue réussie.
Ed. Rouergue Noir, 336 pages, 22,50 euros, paru le 2 septembre 2015
De quoi ça parle ? Une vague de suicides s'empare de la Suède et semble toucher exclusivement les adolescents. Les mises en scène sont méticuleuses et les façons dont ces jeunes choisissent de se donner la mort sont particulièrement étonnantes. Chargé de l'enquête, l'inspecteur Jens Hurtig se rend peu à peu compte qu'il y a chaque fois un dénominateur commun : une passion commune et dévorante pour un musicien prénommé Hunger. Suicides ou meurtres ? Que se passe-t-il quand l'obsession est poussée à sa limite ultime ?
Pourquoi ce livre nous rend accro ? Déjà à l'origine de la trilogie glaçante et troublante "Les visages de Victoria Bergman", le duo d'écrivains Jerker Eriksson et Hakan Alxlander Sundquist reviennent avec une toute nouvelle histoire en trois volumes. Dans Les corps de verre, on retrouve ce qui a fait le succès des romans précédents : une ambiance très noire, des personnages complexes et perturbés, des descriptions qui font froid dans le dos, et toujours une intrigue très bien ficelée. On y plonge, on y replonge, et on veut savoir la suite, vite.
Ed. Actes Noirs, 432 pages, 22,80 euros, parution le 07 octobre 2015
De quoi ça parle ? Julia est une femme au foyer londonienne à la vie bien rangée. Mais lorsque sa soeur cadette, Kate, victime d'une agression, est retrouvée morte à Paris, le quotidien paisible de Julia vole en éclats. Les soeurs n'ont jamais été très proches, mais voici l'Anglaise qui décide de traverser la Manche pour comprendre ce qu'il s'est vraiment passé. Bien vite, Julia se rend compte que Kate fréquentait des sites d'escort girls. Et si la mort de sa soeur n'était pas accidentelle ? Pour en avoir le coeur net, l'héroïne décide alors de se faire passer pour la défunte... mais cette nouvelle identité ne va-t-elle pas prendre le pas sur sa propre vie ?
Pourquoi ce livre nous rend accro ? En 2011, S.J. Watson débarquait dans l'univers des polars avec un livre aussi dérangeant qu'addictif : "Avant d'aller dormir". Couronné de succès et adapté au cinéma, ce page turner voit enfin arriver sa digne descendance. Cette fois-ci, l'auteur nous entraîne à Paris mais garde tout ce qui a fait le succès de son premier roman : une héroïne fragile psychologiquement, une ambiance dark, et surtout, un suspense dingue qui se met en place progressivement avant de nous étouffer complètement. En prime ? Un dénouement en forme d'apothéose. Gillian Flynn (Gone Girl) n'a qu'à bien se tenir.
Ed. Sonatine, 432 pages, 21 euros, parution le 01 octobre 2015
De quoi ça parle ? Abe Beckham est un procureur droit dans ses bottes, réputé irréprochable. Un matin, le corps mutilé et sans tête d'une femme noire est retrouvé dans les marais des Everglades. Alors qu'Abe et l'agent du FBI Victoria Santos font le lien avec un tueur en série nommé Cutter, une erreur du procureur l'entraîne du côté des suspects. Pire, sa femme, Angelina, disparaît du jour au lendemain...
Pourquoi ce livre nous rend accro ? Souvent comparé à Harlan Coben, James Grippando est un as du thriller judiciaire. Avec Les profondeurs, le lecteur est transporté dans une Floride sombre et moite où se croisent tueurs en série, trafiquants de cannes à sucre et hommes infidèles. Aucun personnage n'est digne de confiance et c'est ça qui nous rend addictif.
Ed. Mosaïc, 400 pages, 18,90 euros, Parution le 30 septembre 2015
De quoi ça parle ? 1945. Un bombardier allemand survole l'Islande mais s'écrase sur le Vatnajökull, le plus grand glacier du pays. Etrangement, à l'intérieur se trouvent des officiers allemands mais aussi américains. Dans les années qui suivent, les autorités américaines font tout pour retrouver l'avion... en vain. En 1999, alors que le glacier commence à fondre, la carcasse est repérée la CIA est envoyée sur place. En surprenant les manoeuvres, deux jeunes randonneurs islandais deviennent des témoins trop gênants et sont alors éliminés. Mais l'un d'entre eux a eu le temps de prévenir sa soeur, Kristin. Grande avocate islandaise, celle-ci devient alors la nouvelle cible à abattre.
Pourquoi ce livre nous rend accro ? Sous la plume d'Arnaldur Indridason, l'Islande devient le décor d'intrigues policières toujours plus troublantes. Dans Opération Napoléon, on retrouve le blizzard, les glaciers, les rues enneigées, et les personnages complexes si chers à l'auteur. Ici, l'enquête policière se mêle à l'espionnage et l'histoire. On y suit avec avidité le parcours de Kristin, une héroïne badass et attachante.
Ed. Métailié, 352 pages, 20 euros, parution le 01 octobre 2015
De quoi ça parle ? C'était il y a vingt ans. Sept adolescents anglais et privilégiés se rencontrent dans une riche école privée, Potter's Field, et deviennent inséparables. Mais aujourd'hui, les sept amis deviennent la cible d'un tueur très violent. Alors qu'ils sont retrouvés les uns après les autres la gorge tranchée, l'enquêteur Max Wolfe est mis sur l'enquête. Veuf, père dévoué, accro à son travail, le flic britannique va se plonger dans une enquête qui va le mener des rues les plus crades aux plus éblouissantes sphères du pouvoir.
Pourquoi ce livre nous rend accro ? Avec Des garçons bien élevés, l'auteur anglais Tony Parsons fait une première incursion très réussie dans l'univers du thriller. Très vite, on tombe sous le charme de Max Wolfe, un flic intelligent mais jusqu'au-boutiste, capable de sacrifier sa santé et sa vie personnelle pour ses enquêtes. Mais ce qui fait le charme de ce livre, c'est aussi la force des dialogues, l'intrigue ultra bien construite, et le suspense qui se déploie au fil des pages. A noter que les Anglais peuvent d'ores et déjà se délecter d'une nouvelle enquête de Max Wolfe intitulée The Slaughter Man.
Ed. La Martinière, 448 pages, 22,50 euros, parution le 22 octobre 2015
De quoi ça parle ? Freedom Oliver n'est pas une héroïne de roman typique. Serveuse alcoolique et suicidaire, elle vit dans un coin paumé de l'Oregon sous protection du FBI depuis le décès brutal de son mari. Pour échapper à la vengeance de son bourreau, Freedom a tout quitté, même ses deux enfants. Mais quand sa fille Rebekah est enlevée par un fanatique religieux, elle quitte l'anonymat pour son Kentucky natal, bien décidée à tout détruire sur son passage.
Pourquoi ce livre nous rend accro ? Les infâmes n'est pas une enquête policière à proprement parler mais plutôt l'histoire d'une femme qui a tout perdu et qui est animée par un énorme esprit de vengeance. Freedom est brutale et maternelle à la fois. Elle défend les opprimés avec une rage bouleversante. Les infâmes est un premier roman réussi à l'atmosphère poisseuse, où des mecs violents croisent des filles trop faibles, où le whisky est aussi âpre que son héroïne. Une cavale dans l'Amérique profonde qui suffit à faire de Jax Miller une jeune auteure à retenir.
Ed. Ombres Noires, 352 pages, 21 euros, paru le 16 septembre 2015
De quoi ça parle ? Newcastle, 1946, Jack revient de la guerre. Encore traumatisé, il rencontre un leader travailliste du nom de Dan Smith, et Ralph, un entrepreneur du bâtiment qui l'engage. Pendant que les trois hommes rêvent de faire de Newcastle une ville moderne et pleine d'avenir, à quelques pâtés de maison de là, Monica, une prostituée, vit sous la coupe de son mac, Brian, un truand abject qui veut se faire respecter. Alors que Monica commence à prostituer sa propre petite fille, la route de Brian croise celle de Jack et Ralph. C'est le début d'une histoire dévastatrice.
Pourquoi ce livre nous rend accro ? A la façon de James Ellroy, capable de projeter son lecteur en quelques pages dans le Los Angeles des années 50, Martyn Waites nous emporte dans le Newcastle poisseux et violent d'après-guerre en quelques lignes. Les politiques sont véreux, la criminalité est présente à tous les coins de rue et chaque taudis est rongé par l'alcool et la misère. C'est un roman très noir que livre l'auteur anglais. L'espoir n'y a pas sa place et il faut des nerfs d'acier pour lire certains passages. Mais La chambre blanche est un livre entêtant dans lequel même les enfants ne sont pas à l'abri de devenir des monstres...
Ed. Rivages Noirs, 430 pages, 22 euros, paru le 09 septembre 2015
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