Si la classe de votre petit garçon compte une majorité d'élèves filles, réjouissez-vous, car cela pourrait augmenter les performances scolaires de votre enfant. Voici l'hypothèse avancée par trois chercheurs néerlandais qui ont dirigé une vaste étude sur plus de 281 000 élèves scolarisés dans plus de 10 000 écoles de 33 pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Publiés dans le Journal School Effectiveness and School Improvement, les travaux de Margriet Van Hek, Gerbert Kraaykamp et Ben Pelzer se basent sur les données 2009 du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (Pisa), une enquête menée par l'OCDE destinée à évaluer les performances des systèmes éducatifs des pays membres.
Les chercheurs ont croisé les données de l'étude Pisa en se focalisant sur les performances de lecture d'élèves et ont comparé les résultats en fonction de la proportion filles/garçons dans chaque classes, dont les effectifs n'excédaient pas les 35 élèves. "Nous nous sommes concentrés sur les capacités de lecture des élèves parce que la lecture englobe une compétence de base dans l'apprentissage scolaire d'un élève, mais également parce que nous avons constaté que les inégalités entre les sexes dans les écoles en matière de compétences en lecture variaient davantage que dans les autres disciplines comme les mathématiques ou les sciences", expliquent les auteurs de l'étude. Ces derniers ont également pris en compte les facteurs socio-économiques, tel que le niveau d'éducation des parents.
En analysant les différents résultats obtenus, les chercheurs ont pu constaté que les écoles composées majoritairement de filles obtenaient de meilleurs résultats dans l'enquête Pisa 2009. "La concentration est plus importante chez les garçons quand la classe est composée d'au moins 60% de filles", indiquent les auteurs de l'étude. Selon ces derniers, cette donnée pourrait s'expliquer par les opportunités d'apprentissage offertes par les écoles. Les auteurs de l'étude en concluent que ces effets bénéfiques profitent davantage aux garçons qu'aux filles.
Ces résultats rejoignent ceux d'une précédente étude menée en 2004 par la chercheuse belge Mieke Van Houtte, de l'université de Gand. Réalisés sur 12 000 élèves, les travaux supposaient que la présence de filles dans les classes améliorait les notes scolaires des garçons. La chercheuse insistait sur la pertinence et l'importance d'instaurer davantage de mixité dans certaines filières professionnelles. Les auteurs néerlandais, qui citent l'étude de leur consoeur belge dans leurs conclusions, soulignent pour leur part l'intérêt d'élargir les recherches à d'autres disciplines (comme les mathématiques ou la science) pour mesurer l'impact bénéfique de la présence féminine sur l'éducation et l'apprentissage scolaire des écoliers.