Dans un article publié le 21 juillet, la revue spécialisée New Scientist s'insurge contre le manque d'informations dont disposent les femmes au sujet des risques de l'accouchement par voie vaginale et défend une banalisation de la césarienne.
A l'origine de cet article, la publication par l'Association des obstétriciens et gynécologues britanniques un guide de l'accouchement par césarienne à l'attention des patientes. D'après Clare Wilson, l'auteure de cet article intitulé "Arrêtez de négliger les risques de l'accouchement vaginal pour réduire les césariennes", plusieurs médecins pointent cependant du doigt un document qui serait de parti pris et diaboliserait les accouchements par césarienne.
Pour la journaliste, cette manière d'effrayer les femmes témoigne d'une volonté de réduire les accouchements par césarienne qui sont en augmentation, et ce, au mépris des patientes. Clare Wilson cite ainsi les risques que courent les femmes qui accouchent par voie basse, tels que l'incontinence urinaire et les déchirures du périnée, tout en dénonçant la mode de l'accouchement à la maison.
Et la journaliste de rappeler la jurisprudence que pourrait instaurer une décision de justice rendue par la Cour suprême de Londres il y a quelques mois. Celle-ci a en effet donné raison à une Anglaise qui se battait depuis seize ans pour faire condamner son obstétricien pour négligence médicale après que son fils est né avec un retard cérébral dû à un manque d'oxygène pendant l'expulsion. Nadine Montgomery estimait en effet que son médecin aurait dû l'informer des risques qu'elle et son bébé couraient en accouchant par voie basse.
Sa petite taille et le fait qu'elle souffre de diabète de type 1, qui favorise généralement les gros bébés, auraient dû, selon elle et ses avocats, inciter le médecin à l'orienter vers un accouchement par césarienne, qui aurait empêché que le cerveau de son bébé ne cesse d'être alimenté en oxygène, provoquant des dommages irréparables.
Les membres de la Cour suprême ont finalement jugé qu'"un médecin a le devoir de s'assurer que son patient est conscient des risques matériels que comporte le traitement qu'il recommande et d'informer ce dernier des traitements alternatifs possibles", donnant raison à Nadine Montgomery.
Forte de ce verdict qui met surtout en avant la nécessité de mettre fin à une forme de "médecine paternaliste" de plus en plus montrée du doigt, Clare Wilson, qui précise au passage avoir accouché par césarienne, jette donc un pavé dans la mare en militant peu ou prou pour une banalisation de ce type d'accouchement. Et relance indirectement le débat au sujet de la surmédicalisation de la naissance, alors qu'un obstétricien français s'inquiétait il y a peu de la disparition de l'accouchement par voie basse et de l'augmentation dans de nombreux pays des césariennes.