Des dizaines de députés afghanes exilées en Grèce plaident pour les droits des femmes afghanes. A ce titre, elles ont lancé en collectif un nouveau parlement. C'est en Grèce, détaille The Independent, que sont aujourd'hui exilées près de la moitié des femmes députées et sénatrices afghanes. Là-bas, elles défendent autant les droits des citoyennes restées au pays que ceux des réfugiées. Effectivement, comme l'énonce Le Monde, la Grèce s'est dite "inquiète" concernant l'afflux de réfugiés afghans.
En attendant, c'est en Grèce que les voix des députées s'élèvent concernant le règne désastreux des talibans. "Notre peuple n'a rien. Les mères vendent leurs enfants. Nous devons élever la voix, nous devons mettre un terme à cela, a ainsi déclaré Yousufi Bek, femme parlementaire de 35 ans, qui a fui l'Afghanistan avec son mari et ses trois jeunes enfants après l'arrivée au pouvoir des talibans en août, comme le rapporte le Guardian.
Une mobilisation nécessaire.
C'est la députée et ancienne enseignante Shagufa Noorzai qui a eu l'idée de ce parlement "en exil" en compagnie de sa consoeur députée Yousufi Bek. Shagufa Noorzai s'est notamment consacrée durant sa carrière à l'amélioration de la situation financière des femmes mais aussi aux droits fondamentaux des enfants en Afghanistan. "Je veux que les femmes afghanes pensent : 'Shagufa ne nous a pas oubliés. Shagufa veut faire quelque chose pour nous", déclare-t-elle encore au Guardian.
"Les femmes représentent la moitié de la société, nous sommes donc très importantes. Vous ne pouvez pas nous cacher", poursuit-elle avec détermination. Un parlement "parallèle" donc, qui espère bien faire pression sur les décisions internationales concernant le sort des femmes en Afghanistan. Des réunions entre les femmes parlementaires et l'administration du président Joe Biden, des membres du Congrès américain ainsi que des responsables du Conseil de sécurité de l'ONU devraient ainsi avoir lieu dans les semaines à venir.
Des ONG veillent également activement sur cette initiative politique, qui, parmi ses démarches urgentes, valorise notamment une action : veiller à la sécurité des neuf femmes parlementaires restées en Afghanistan. Les députées font partie des femmes menacées dans le pays. Tout comme les femmes juges : sous le régime taliban, plus de 220 d'entre elles se cacheraient encore par crainte de représailles, menacées par des hommes condamnés pour violences faites aux femmes, coups, tortures et viol, et libérés depuis plusieurs mois.