Qu’elles soient licites ou illicites, les Français consomment de plus en plus de drogues. C’est la conclusion du dernier rapport de l’Observatoire des drogues et des toxicomanies (OFDT) publié mardi. L’étude qui s’est penchée sur la consommation d’alcool, de tabac et de drogues en France entre 2000 et 2010 relève une hausse générale.
Alors que ces dix dernières années, le prix du paquet de cigarette a plus que doublé, le tabagisme était, en 2010 « à peu près au même niveau qu’en 2000 », note l’OFDT. Entre 2005 et 2010, le nombre de fumeurs aurait même augmenté pour atteindre, aujourd’hui, 13,4 millions de fumeurs réguliers, âgés de 11 à 75 ans, tandis que les ventes de tabac n’ont commencé à reculer qu’en 2012.
Autre addiction autorisée que les Français affectionnent particulièrement : l’alcool. Près de neuf millions de personnes disent boire de l’alcool plus de dix fois par mois. En réalité, la consommation quotidienne a laissé place aux « alcoolisations ponctuelles et importantes, avec cinq à six verres en une seule occasion », très courantes dans les pays anglo-saxons. Plus d'un jeune de 17 ans sur deux en ferait l’expérience au moins une fois par mois.
Parmi les substances illicites dites « dures », le rapport constate, là aussi, une augmentation au cours de la dernière décennie. La part des consommateurs d’héroïne âgés de 15 à 35 ans, par exemple, est passée de 0,5% à 0,9% de la population entre 2005 et 2010. Même bilan pour la cocaïne, la part de 18-64 en ayant consommé « dans l’année, a triplé au cours de la décennie ; passant de 0,3% à 0,9% ». Et chez les jeunes de 17 ans, l’expérimentation a également été multipliée par trois (0,9% en 2000 à 3% en 2011).
Le recul de la consommation de cannabis est le seul point positif de ce rapport. Son usage régulier, dix fois par mois, a été divisé de moitié chez les jeunes Français, qui restent toutefois les premiers consommateurs de cette drogue en Europe. Aujourd’hui, 1,2 million de personnes disent en consommer régulierement.
À noter que la France doit aussi faire face à l'émergence de nouveaux produits de synthèse, souvent moins chers que les drogues « classiques » et qui ne sont pas classés comme stupéfiants. Une soixantaine a été détectés en France depuis 5 ans et, « signe d’un certain engouement, une nouvelle substance, en moyenne, est identifiée par mois depuis 2010 », fait savoir l’OFDT.
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