Jeudi 1er novembre, à 23h20, Arte diffusait un documentaire-choc : « Les larmes d’Alma ». A 26 ans, Alma, jeune Guatémaltèque tétraplégique a déjà passé cinq ans au sein du gang le plus violent du Guatemala. Pour faire partie de l’une de ces bandes qui gangrènent en Amérique Centrale, deux conditions étaient nécessaires : tuer quelqu’un puis être « baptisé » en se faisant violer, pour les filles, par tous les membres du gang.
Une fois intégrée dans sa nouvelle « famille », la jeune fille, en bonne « marera », rackette, tabasse et assassine aux côtés des hommes (les mareros). L’objectif de cette violence : la lutte pour la drogue et le contrôle des territoires. Tatoués, armés, les mareros sont ainsi adeptes des trois piliers de la « vida loca » : hôpital, prison et cimetière. Le cimetière, la jeune fille n’en est pas passée loin. Son choix de quitter le gang lui a en effet valu deux balles dans la colonne vertébrale et la perte de l’usage de ses jambes.
Pendant toute la durée du reportage réalisé par la journaliste Isabelle Fougère et le photographe Miquel-Dewever Plana, Alma, aujourd’hui réinsérée dans la société, raconte donc son enfance dans les bidonvilles, aux côtés d’un père sans emploi, alcoolique et violent envers son épouse. Elle parle de ses études interrompues faute de ressources, de son envie d’en découdre avec la famille et le système, de sa volonté de ne pas reproduire le schéma maternel de la femme battue. Enfin, vient la rencontre avec le gang, son baptême et les meurtres, la complicité de viols, etc.
Enrichi de photos, de dessins et de nombreuses vidéos, ce douloureux documentaire se conclut sur les mots, sobres, d’Alma. « Je me repens d’avoir fait souffrir tant de gens et surtout ma famille », confie-t-elle. Il s’accompagne d’une version web à ne pas manquer, disponible sur le site d’Arte.
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