En janvier dernier, le débat avait fait long feu de l’autre côté de l’Atlantique. Les mamans américaines se retrouvaient culpabilisées par une enseignante en droit à Yale, critiquant ouvertement le laxisme des parents occidentaux, peu soucieux de la réussite de leur progéniture selon elle. Dans son livre, « Battle Hymn of the Tiger Mother », qui paraît aujourd’hui en France sous le titre « Hymne de bataille de la mère Tigre » chez Gallimard (traduction Juliette Bourdin), Amy Chua énonce les grands principes d’une éducation à la chinoise, fondée sur la quête de l’excellence dans tous les domaines. Violon, piano, mathématiques et langues vivantes sont au programme, et évincent les amis, la télévision et les jeux vidéo. Les notes inférieures au A ne sont pas tolérées, et pour stimuler ses deux filles, la sino-américaine n’a pas peur des remontrances sous forme d’humiliations : aux enfants de trouver les forces et ressources nécessaires pour rebondir. Un entraînement intensif très éloigné des pratiques éducatives actuelles selon l’auteure : « Même quand les parents occidentaux pensent qu’ils sont stricts, ils sont en général encore loin de rejoindre les mères chinoises sur ce plan. Par exemple, mes amis occidentaux font travailler leurs enfants sur leur instrument 30 minutes chaque jour, une heure tout au plus. Pour une mère chinoise, la première heure est la plus facile, c’est à la deuxième et à la troisième heure que les choses se compliquent. »
Les Françaises apprécieront par elles-mêmes, ou pas.
Résumé de la traductrice, Juliette Bourdin :
« Voici l'histoire d'un violent conflit culturel entre l'Est et l'Ouest. Pour Amy Chua, fille d'immigrés chinois aux États-Unis, il n'y a pas de doute : hors de question de suivre le modèle occidental d'éducation des enfants, qu'elle considère comme trop permissif, individualiste et voué à l'échec. Elle suivra le modèle de ses parents en éduquant ses enfants à la chinoise, et entonnera ainsi son hymne de bataille de la mère Tigre. Concrètement, ses filles, Sophia et Lulu, doivent obtenir les meilleures notes à l'école, apprendre le mandarin et devenir des musiciennes talentueuses dès le plus jeune âge. Le prix à payer de l'excellence ? Pour les filles : pas de jeux avec les copines, pas de télévision, pas le droit de choisir leurs activités. Pour la mère : batailles, disputes et cris jusqu'à en perdre la voix, pour les faire travailler, réviser, répéter, et prendre le risque de... se faire détester.
Dans ces Mémoires, Amy Chua raconte avec franchise, mais aussi avec humour et autodérision, comment elle a livré son combat quotidien en tant que mère Tigre – à l'abri des regards pour ne pas s'attirer l'opprobre de la société américaine – jusqu'au moment où elle essuiera un sérieux revers.»
Amy Chua, « L'Hymne de bataille de la mère Tigre », Gallimard, 23 euros.
Crédit photo : site d'Amy Chua
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