Depuis plusieurs semaines, la décision d'Arthur de s'installer dans la ville d'Uccle, en banlieue de Bruxelles, dans le seul but d'échapper aux impôts français secoue le petit monde de l'audiovisuel. Et si l'animateur de TF1 ne s'est toujours pas exprimé sur la polémique déclenchée par son exil fiscal, d'autres l'ont fait à sa place. C'est notamment le cas de Cyril Hanouna qui a subtilement critiqué le choix de son confrère en affirmant que les impôts qu'il payait étaient « un juste retour des choses ». Quelques jours avant, sur RTL, Jean-Michel Apathie avait lui pris la défense du producteur et animateur de « Vendredi tout est permis », jugeant « très superficielle » la polémique autour de lui. Et d'ajouter : « On a le droit de payer ses impôts à l'étranger si on le veut ».
>> Arthur : Jean-Michel Apathie critique les hésitations de France 2 <<
Désormais, c'est au tour d'Aurélie Filippetti de prendre position. Sans surprise, la ministre de la Culture et de la Communication a déploré la fuite de la 229e fortune de France vers la Belgique. « Comme tout phénomène d'exil fiscal, c'est extrêmement dommage. Ce n'est pas un bon message qu'on envoie aux citoyens, ce n'est pas un bon message pour les jeunes, surtout quand on est un exemple pour eux », a-t-elle effet déclaré lundi matin à Jean-Jacques Bourdin, alors qu'elle était l'invitée de la matinale de RMC et BFM TV. Concernant le dilemme de France 2 au sujet de la diffusion ou non d'un « Rendez-vous en Terre Inconnue » mettant à l'honneur Arthur, Aurélie Filippetti a fait savoir que le numéro devrait bel et bien être programmé. « L'émission avait été enregistré avant qu'il annonce son départ. Visiblement, elle sera diffusée mais je ne suis pas programmatrice de France Télévisions. Je n'interviens pas là-dessus », a-t-elle précisé, ajoutant que les Français regarderont ce programme animé par Frédéric Lopez en toute connaissance de cause.
En revanche, si Arthur semble être toléré sur les émissions du groupe audiovisuel public en tant qu'invité, la situation est tout autre concernant d'éventuels contrats liés à son activité de producteur. « Les contrats passés avec France Télévisions doivent présenter des garanties éthiques irréprochables. La domiciliation fiscale en est évidemment un élément important », a d'ailleurs prévenu Aurélie Filippetti sur BFM Business. Problème, Arthur serait sur le point d'enregistrer, d'ici la fin de la semaine, le pilote d' « Ultime question », un nouveau jeu destiné à être diffusé en prime time sur France 2. Un projet qui ne verra peut-être jamais le jour.
Pour rappel, ce n'est pas la première fois qu'Arthur a des démêlés avec France Télévisions. En 1996, il était en effet impliqué dans le scandale des animateurs-producteurs aux côtés, entre autres, de Nagui et Jean-Luc Delarue. Le trio était accusé d'avoir signé avec le groupe France Télévisions – alors dirigé par Jean-Pierre Elkabbach –, des contrats leur assurant des revenus mirobolants (contrats d'exclusivité, prime sur le chiffre d'affaires du groupe audiovisuel, etc). Des accords finalement dénoncés par le député et journaliste Alain Griotteray.
Voir le point de vue d'Aurélie Fillippetti à propos de l'exil fiscal d'Arthur (17e minute)